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Education : le débat sur les punitions physiques refait surface au lendemain des émeutes

Une semaine après les propos polémiques d’un préfet prescrivant aux parents «deux claques et au lit» pour se prémunir contre les émeutes, les opposants aux «violences éducatives» sont sur leur garde.

Le 12 juillet, à l’occasion des quatre ans de la «loi anti-fessée», l’association Stop violences éducatives ordinaires tenait un colloque. Partie prenante dans l’élaboration de la loi de 2019, l’association s’inquiète aujourd’hui des conséquences des émeutes sur les pratiques éducatives. La députée MoDem du Val-de-Marne, Maud Petit, très engagée sur le sujet, s’est confiée au Figaro lors de cet événement, indiquant que la loi était «enfoncée un peu partout».

En cause ici, les déclarations du préfet de l’Hérault Hugues Moutouh, contrevenant à la loi pour remettre les enfants dans le droit chemin. Le 3 juillet sur les ondes de France Bleu, en pleine période d’émeutes en France, le haut fonctionnaire avait suggéré aux parents d’appliquer la méthode forte face à leurs enfants qui commettraient des délits. «Deux claques et au lit», avait lancé à son interlocutrice le représentant de l’Etat. Des déclarations qui avaient provoqué de vives réactions à gauche, notamment dans la sphère associative.

Celles-ci sont enfants engagées contre les violences éducatives ordinaires, sous l’acronyme «VEO», définies par l’association Stop-VEO comme la «violence utilisée envers les enfants dans une intention éducative, culturellement admise et tolérée», qui estime que les fessées, les punitions ou encore les cris sont «le fruit d’une méconnaissance du développement cognitif et affectif des enfants» et donc à proscrire.

Ainsi les militants associatifs ont-ils, par exemple, critiqué durant leur colloque la psychologue Caroline Goldman. Cette dernière était déjà accusée au mois de mars dans Le Monde d’avoir préconisé d’envoyer un enfant dans sa chambre, méthode jugée «répressive» pas ses détracteurs. Caroline Goldman leur avait rétorqué qu’ils confondaient «maltraitance et limites éducatives».

Des militants associatifs atterrés 

«La société durcit le ton. Y’a des choses qui me dépassent», s’est confié au Figaro l’ancien député centriste François-Michel Lambert, à l’initiative de la proposition de loi anti-VEO. «Mon dieu quelle horreur ces images d’enfants mis dans une voiture !», s’émeut-il encore, toujours auprès du quotidien, à propos de la vidéo qui avait circulé sur les réseaux sociaux montrant un père de famille venu prendre son fils émeutier par le col pour l’emmener loin du grabuge.

Vers une journée contre les «violences éducatives ordinaires» ?

Si les propos du préfet ont ému les défenseurs du texte contre les VEO, ceux-ci n’ont pas connu un écho retentissant dans la classe politique. Pour sortir leur combat de l’anonymat, François-Michel Lambert suggère, dans des propos recueillis par Le Figaro, qu’une démarche analogue au Mariage pour tous soit élaborée. «Pourquoi on n’aurait pas une journée festive avec des enfants, des chars ? On avancerait dans les villes, on chanterait, on raconterait ce que pourrait être une société dans laquelle il n’y a plus de violences éducatives ordinaires», remarque-t-il.

Les dernières études de l’Ifop semblent témoigner d’un décalage entre les aspirations des organisations militantes, la loi et la pratique. Selon une étude de l’institut de sondage pour l’année 2022, près d’un foyer sur quatre pratique encore la fessée et huit sur dix sont concernés par des «violences éducatives ordinaires».

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