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Elargissement de l’OTAN contre Himars : quand un sénateur américain entend faire chanter la Hongrie

Le sénateur républicain James Risch a annoncé qu’il bloquerait une importante vente d’armes américaines aux autorités hongroises tant qu’elles n’auraient pas approuvé l’élargissement de l’OTAN à la Suède.

Pas de Suède dans l’OTAN, pas d’Himars en Hongrie : James Risch, principal élu républicain du Comité sénatorial des affaires étrangères du Congrès des Etats-Unis, a annoncé au Washington Post qu’il bloquerait la vente des systèmes de lance-roquettes multiples à la Hongrie tant que cette dernière n’aurait pas donné son feu vert à l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique.

Joe Biden embarque sur Air Force 1, le 31 mai (image  d'illustration).

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«Depuis un certain temps maintenant, j’ai directement exprimé mes préoccupations au gouvernement hongrois concernant son refus d’avancer un vote pour que la Suède rejoigne l’OTAN», a-t-il déclaré au média washingtonien. «Le fait que nous soyons en juin et que ce ne soit toujours pas fait, j’ai décidé que la vente de nouveaux équipements militaires américains à la Hongrie serait suspendue», a ajouté le sénateur.

Dans le collimateur de ce dernier : un potentiel contrat, évalué à plus de 735 millions de dollars, pour l’achat par la Hongrie de 24 batteries et de leurs roquettes. L’intérêt des Hongrois pour cet armement a été ébruité en janvier, par le site local de Radio Free Europe, qui citait des sources du ministère de la Défense. Le jour même de cette publication, le ministre turc de l’Industrie – alors en déplacement à Budapest – déclarait qu’en cas de besoin, son pays se tenait prêt à proposer aux Hongrois des alternatives aux Himars américains.

La Hongrie fait partie, avec la Turquie, des deux pays membres de l’OTAN n’ayant pas encore fait ratifier à leur Parlement l’entrée de la Suède dans l’Alliance.

Du côté hongrois, on affirme qu’il n’est plus question d’acheter de tels équipements auprès des États-Unis. Une demande d’information, ayant pour date butoir «mars 2022», aurait été formulée «au cours de la précédente législature gouvernementale», a tweeté le 14 juin Zoltan Kovacs, porte-parole du gouvernement hongrois. «Il n’y a pas eu de réponse du côté américain et le ministère a considéré que l’affaire était close», précise-t-il.

Washington accroît ses pressions sur Budapest

Les relations entre Budapest et Washington se sont détériorées depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. Les Etats-Unis reprochent à leur allié d’Europe centrale de ne pas jouer le jeu des sanctions occidentales contre Moscou, notamment en n’ayant pas cessé ses importations d’hydrocarbures russes ou encore en ayant appelé à un cessez-le-feu en Ukraine. En avril, Washington a notamment sanctionné la Banque internationale d’investissements (IIB), à Budapest, en tant qu’établissement lié à la Russie.

Les relations entre Budapest et Stockholm sont également sur une pente descendante. Fin mars, le gouvernement hongrois avait appelé la Suède à «changer de ton», alors que son Premier ministre avait déclaré qu’il exigerait des clarifications sur les raisons pour lesquelles le Parlement hongrois avait donné son feu vert à l’entrée de la Finlande dans l’OTAN avant la Suède. Budapest reproche notamment à la Suède un «dénigrement», une «attitude ouvertement hostile» de ses représentants à l’égard du Premier ministre Viktor Orban.

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