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Zelensky prend des mesures contre l’Eglise orthodoxe ukrainienne, Medvedev dénonce une «persécution»

L’Eglise orthodoxe ukrainienne est la cible du pouvoir ukrainien, qui entreprend des coups de force à l'encontre de plusieurs lieux de cultes. L'ancien président Dmitri Medvedev dénonce une «persécution».

Sa volonté de couper les ponts avec le patriarcat de Moscou n’a visiblement pas suffi à l’absoudre aux yeux de Kiev. L’Eglise orthodoxe ukrainienne (EOU) est dans le viseur du Conseil national de sécurité et de défense (CNSD), organisme placé sous l’égide de la présidence ukrainienne.

Dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram, dans la nuit du 1er au 2 décembre, Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé cinq mesures prises à l’encontre de l’Eglise orthodoxe canonique et qui, selon lui, garantiront «l’indépendance spirituelle de l’Ukraine». Parmi elles, la présentation à la Rada d’un projet de loi «sur l’impossibilité de mener des activités en Ukraine pour les organisations religieuses affiliées aux centres d’influence se trouvant en Fédération de Russie».

La laure des Grottes de Kiev, la plus emblématique des cathédrale en Ukraine, est tout particulièrement ciblée. En effet l’une des mesures consiste à vérifier s’il y existe un fondement juridique et si les conditions d’exploitation des biens, situés sur le territoire de ce complexe religieux quasi millénaire, sont respectées. Le Service national de politique ethnique et de liberté religieuse, dont les pouvoirs sont désormais renforcés, a été chargé de procéder à une expertise religieuse de la Charte d’administration de l’EOU afin d’identifier la présence d’un lien ecclésiastique ou canonique avec le Patriarcat de Moscou.

Dmitri Medvedev dénonce les agissements des «satanistes de Kiev»

«Les minables présidents de la Petite Russie ne se sont jamais distingués pour leur fermeté dans la foi. Ce n’est qu’à l’argent qu’ils rendent un culte», a réagi le 2 décembre, également sur Telegram, Dmitri Medvedev, président du parti Russie unie et vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie. «On oblige les fidèles à fréquenter les “bonnes églises” sous peine de diverses abominations», poursuit-il, estimant que «les satanistes de Kiev mettent la main» sur l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

Bartholomée Ier de Constantinople en compagnie du président Petro Porochenko et du métropolite Épiphane le 6 janvier 2019 à Istanbul.

Le patriarche de Constantinople officialise le schisme de l’Eglise ukrainienne

«Ils confisquent les biens de l’Eglise. Ils battent les prêtres et les paroissiens», accuse l’ex-président russe, alors que les services de renseignement ukrainiens (SBU) multiplient les perquisitions de lieux de culte, dont la Laure des Grottes de Kiev. Des poursuites à l’encontre de membres de son clergé, accusés de «glorifier la Russie», ont également été entreprises. Pour Dmitri Medvedev, la «persécution» de l’EOU a été lancée par le précédent locataire du Palais Maryinsky, Petro Porochenko, qui aurait «sacrifié» l’Eglise orthodoxe «et les accords de Minsk à sa réélection manquée».

Obtenir la reconnaissance, par le patriarcat de Constantinople (Istanbul), d’une Eglise ukrainienne indépendante (autocéphale) du patriarcat de Moscou fut l’un des axes de la campagne de Petro Porochenko pour les présidentielles de 2019. «Les dirigeants ukrainiens actuels sont devenus les ennemis déclarés de Jésus-Christ et de la foi orthodoxe», finit par asséner Dmitri Medvedev, avant de poursuivre «et l’ensemble du monde chrétien doit les traiter comme tels».

L’Eglise orthodoxe ukrainienne (du patriarcat de Moscou) est l’une des principales églises orthodoxes en Ukraine avec, notamment, l’Eglise orthodoxe autocéphale d’Ukraine. Depuis le début de l’opération militaire russe, la seconde a entrepris de faire main basse sur le patrimoine de la première.

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