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En Russie, le régulateur des télécommunications confirme avoir limité l’accès au site web de RFI

Le régulateur russe des télécommunications a limité l'accès au site de la radio française RFI, qui diffuse des informations en une quinzaine de langues dont le russe. La restriction a été imposée à la demande des services du procureur général.

Le site de Radio France internationale (RFI) est classé depuis le 15 avril dans la liste des sites bloqués en Russie par le régulateur des télécommunications Roskomnadzor, ont constaté des journalistes de l’AFP, qui ne pouvaient ouvrir le site du média sans recourir à des réseaux virtuels privés, plus connus sous l’acronyme VPN.

L’information a été confirmée par l’agence russe Ria Novosti. Celle-ci fait savoir que Roskomnadzor avait «limité» l’accès au site web de la radio française. Les restrictions ont été imposées à la demande des services du procureur général.

Ria Novosti précise néanmoins que la présence du site sur la liste ne signifie pas que l’accès au site en question soit complètement bloqué. Il est possible qu’une seule page de ce site fasse l’objet d’une telle limitation. Rozkomnadzor n’a pas précisé la raison exacte du blocage.

Financée par l’Etat français, Radio France internationale dispose de dizaines de correspondants à travers le monde, ainsi qu’un service russophone basé en France.

Un contrôle renforcé des médias depuis le 24 février

Depuis le début de l’offensive militaire russe en Ukraine, le 24 février, Moscou a durci son arsenal législatif : dès fin février, le régulateur russe des médias Roskomnadzor avait mis en demeure fin février plusieurs organes de presse présentant l’intervention militaire en question comme une «invasion» ou une «déclaration de guerre», alors que la présidence russe a toujours affirmé qu’il s’agissait d’une opération visant à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (reconnues par Moscou) ainsi qu’à «démilitariser et dénazifier l’Ukraine».

Début mars, les députés russes ont adopté un texte prévoyant jusqu’à 15 ans de prison pour la publication d’«informations mensongères» sur l’armée russe. Un autre texte, adoptée fin mars, prévoit de punir «la diffusion publique d’informations sciemment fausses sous couvert d’informations fiables» concernant les activités de la Russie à l’étranger.

Des médias financés par la Russie interdits de diffusion en UE

Pour rappel, des dizaines de sites de médias russes et étrangers, dont celui de la BBC, ont déjà été bloqués en Russie alors que, quasi-simultanément, côté occidental, des médias financés par la Russie, dont RT, ont été purement et simplement interdits de diffusion sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne, sur bases d’accusations de «propagande» – quand bien même, en ce qui concerne la chaîne RT France, celle-ci n’a jamais été sanctionnée par l’Arcom (ex-CSA) ou plus largement poursuivie pour diffusion d’une fake news ou diffamation. Le Royaume-Uni a en outre retiré à la chaîne RT sa licence de diffusion. Une censure qui s’étend également aux réseaux sociaux américains.

En outre, le groupe américain Meta (maison-mère de Facebook), après avoir autorisé des appels à la violence contre les citoyens russes, a été classé en Russie comme «extrémiste». Selon l’AFP, au moins trois personnes qui avaient publié des messages contre le conflit sur internet sont déjà poursuivies pour ce motif.




Accusé de censurer des médias russes, Facebook voit son accès limité en Russie


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