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Enquête de l’UE sur les voitures électriques chinoises : Pékin met en garde Bruxelles

Pékin a mis en garde ce 14 septembre contre l'«impact négatif» que pourrait avoir l'enquête de l'Union européenne sur les subventions chinoises aux voitures électriques, au moment où les constructeurs de l'UE s'inquiètent d'une concurrence déloyale.

Cette mesure «prise au nom d’une “concurrence loyale”» est «ouvertement du protectionnisme» et elle «aura un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’Union européenne», a fustigé dans un communiqué le ministère chinois du Commerce.

La veille, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques, afin de défendre l’industrie européenne face à des «prix artificiellement bas». La France notamment pousse ces derniers mois pour une Europe qui s’affirme davantage face aux pratiques jugées protectionnistes de la Chine.

D’autres pays membres de l’Union européenne (UE), comme l’Allemagne, dont le marché chinois est incontournable pour son industrie automobile, craignent toutefois de froisser Pékin.
Les entreprises européennes «sont souvent battues sur le terrain des prix par des concurrents bénéficiant d’énormes subventions publiques. Nous n’avons pas oublié combien notre industrie solaire avait pâti des pratiques commerciales déloyales de la Chine», a déclaré le 13 septembre la présidente de l’exécutif européen.

«Il s’agit d’un avantage concurrentiel acquis grâce à un travail acharné» et «le résultat d’une innovation technologique ininterrompue», a rétorqué ce 14 septembre le ministère chinois du Commerce.

Voiture électrique : les Européens à la traîne 

La Chine mise depuis longtemps sur les motorisations électriques dans l’automobile et a pris une longueur d’avance sur l’Europe, notamment dans les technologies de batteries. Ses constructeurs s’appuient sur leur immense marché intérieur pour se développer désormais à l’étranger, grâce aux fortes économies d’échelle dont ils bénéficient.

Des dizaines de marques locales innovantes ont vu le jour ces dernières années en Chine (BYD, Geely, XPeng, Nio, Leapmotor) et elles rivalisent avec des constructeurs étrangers qui peinent à s’adapter. Encore inconnues du grand public en Europe, les marques chinoises étaient cette année présentes en nombre au salon automobile de Munich, en Allemagne, début septembre.

La Chine, qui cherche à réduire ses émissions polluantes et sa dépendance envers le pétrole étranger, ambitionne de vendre dans son pays environ 20% de véhicules électriques ou hybrides en 2025.

Pour soutenir la cadence, les constructeurs s’y livrent ces derniers mois à une guerre des prix, au moment où les Chinois freinent leurs dépenses de consommation dans un contexte de ralentissement économique. Les ventes de modèles hybrides et électriques ont pratiquement doublé en Chine en 2022 pour représenter plus du quart des véhicules écoulés, selon la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA).

L’Occident veut réduire sa dépendance à la Chine, Pékin tacle une «fausse proposition»

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