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Etats-Unis : Facebook transmet à la police des messages privés dans une affaire liée à l’avortement

Le réseau social suscite la polémique après avoir aidé la police du Nebraska dans l’arrestation d’une mineure accusée d'avoir brûlé le corps de son enfant mort-né. Elle a ensuite été accusée d'avortement illégal sur base de ses messages privés.

Le secret de correspondance peut-il concerner les messages privés échangés sur Facebook ? Le géant étasunien a en tout cas décidé de les transmettre dans le cadre d’une enquête de police au Nebraska, permettant ainsi l’appréhension d’une adolescente de 17 ans ainsi que de sa mère. Comme le rapporte Bloomberg le 10 août, la jeune femme n’était pas, à l’origine, poursuivie pour avortement illégal, mais bien pour avoir brûlé puis enterré le corps de son enfant mort-né. Ce sont les échanges privés révélés par Facebook qui ont permis aux enquêteurs d’ajouter cette charge.

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Le tribunal du Comté de Madison poursuivait ainsi Celeste Burgess et sa mère Jessica à la suite de la fausse couche de la première et de la manière avec laquelle la première s’était débarrassée du corps. Disposant d’un mandat dans cette affaire, les enquêteurs ont alors pu accéder aux messages privés entre la fille et la mère sur Facebook, qui révélaient l’achat de pilules abortives par la mère, mais également des éléments sur la date de l’avortement.

Or, comme l’ont révélé les échanges, Celeste Burgess en était à son sixième mois de grossesse selon la police, alors que le Nebraska n’autorise l’avortement que jusqu’à la vingtième semaine de grossesse, un délai largement dépassé par l’adolescente. 

«Celeste Burgess dit qu’elle a hâte de sortir cette chose de son corps et réaffirme, dans un échange avec sa mère, qu’elles vont brûler les preuves après», résume l’un des enquêteurs cité par le média Vice, qui révèle les échanges.

Les échanges récupérés à l’aide de Facebook ont ainsi amené les forces de l’ordre à perquisitionner le domicile des deux femmes et récupérer notamment leurs ordinateurs. C’est à ce moment que les accusations d’avortement illégal ont pu être versées au dossier. La mère est pour sa part poursuivie pour trois crimes et deux délits, dont celui d’avoir perpétré un avortement au-delà du délai légal.

Le rôle de Facebook pointé du doigt aux Etats-Unis

Le rôle de Facebook n’a pas été sans susciter une vive polémique aux Etats-Unis. Le porte-parole du réseau social, Andy Stone, a publié un communiqué visant à dédouaner Facebook. «Rien dans les mandats valides que nous avons reçus des forces de l’ordre locales début juin, avant la décision de la Cour suprême, ne mentionnait l’avortement. Les mandats concernaient des accusations liées à une enquête criminelle et les documents judiciaires indiquent que la police enquêtait à l’époque sur le cas d’un bébé mort-né brûlé et enterré, et non sur une décision d’avortement», a-t-il ainsi souligné.

Le 24 juin, la Cour suprême des Etats-Unis avait rendu un arrêt laissant à chaque Etat fédéré la compétence en matière de législation de l’avortement. La décision ne rend pas les interruptions de grossesse illégales, mais renvoie les Etats-Unis à la situation en vigueur avant l’arrêt emblématique «Roe v. Wade» de 1973. Plusieurs Etats ont aussitôt déclarés vouloir restreindre, voire interdire l’avortement, tandis que des figures démocrates telles que Barack Obama ont condamné l’arrêt de la Cour suprême.




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