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Européennes : l’investiture d’Ursula von der Leyen embarrasse LR et suscite des railleries à droite

Investie le 7 mars à Bucarest par les membres du Parti populaire européen (PPE) pour briguer un second mandat à la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen embarrasse Les Républicains, chahutés par leurs concurrents. Seule une moitié des électeurs du parti a voté pour l’actuelle présidente de la Commission, unique candidat en lice.

«Le PPE, dont sont membres les LR, vient officiellement de soutenir la reconduction d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne», a réagi le 7 mars le chef de file de la liste Rassemblement national (RN) Jordan Bardella, suite à l’investiture de l’actuelle présidente comme candidate du Parti populaire européen (PPE) afin de briguer un second mandat à la présidence de la Commission européenne.

«Voter Bellamy, c’est voter pour von der Leyen» a taclé le sénateur Reconquête Stéphane Ravier. Et de préciser que voter pour le candidat LR revenait selon lui à soutenir «le Pacte vert, la répartition obligatoire des migrants, la soumission générale à la gauche…». «Éric Ciotti et François-Xavier Bellamy, c’est  (encore et toujours) la droite qui trahit !», a quant a elle déclaré la tête de liste du parti d’Éric Zemmour, Marion Maréchal.

Du côté du RN, la critique vis-à-vis du PPE a vite tourné à l’interrogatoire en direction des adversaires de Reconquête. En effet, les Conservateurs et réformateurs européens (ECR), le parti que rejoindrait la liste de Marion Maréchal, soutient également Ursula von der Leyen. «Il se murmure que des membres du futur groupe ECR s’apprêtent aussi à soutenir cette nouvelle candidature», a lâché sur X (ex-Twitter) le directeur général du RN, Gilles Pennelle. 

Une critique partagée par un ancien soutien d’Éric Zemmour à la présidentielle, Jean-Frédéric Poisson, qui dans une tribune parue le 7 mars sur le site Boulevard Voltaire dénonce «l’insoutenable soutien à von der Leyen» et affirme qu’il est selon lui «impossible» pour «un conservateur cohérent de siéger au Parlement européen avec l’ECR».

Une candidate mal élue

Bien qu’élue avec 400 voix pour et 89 contre, la désignation d’Ursula von der Leyen comme «Spitzenkandidatin» du PPE fut également marquée par une forte abstention des membres du parti, puisque seuls 499 des 801 électeurs se sont mobilisés pour cette élection où elle était seule candidate. «Sur les 801 délégués au Congrès à Bucarest, 499 seulement ont voté. Elle a rallié 400 voix, 89 ont voté contre et 10 abstentions. Glacial», commente le journaliste Christian Spillmann, ancien correspondant de l’AFP à Bruxelles.

«Malgré ses qualités, Ursula von der Leyen mise en minorité par son propre parti», souligne le commissaire européen Thierry Breton, lui-même proche d’Ursula von der Leyen, qui à l’aune de ce résultat s’interroge sur le fait de «(re)confier la gestion de l’Europe pour cinq ans de plus» au PPE. 

Parmi les opposants internes à Ursula von der Leyen, on retrouve Les Républicains et leur tête de liste François-Xavier Bellamy. «Le résultat du congrès du PPE montre que notre ligne a été largement partagée. Nous avons été les premiers à dire la nécessité d’un nouveau cap», juge ce dernier. Même son de cloche du côté du président du parti, Éric Ciotti. Ursula von der Leyen «est minoritaire au sein du PPE» et «les résultats de ce scrutin montrent que nous traçons un autre chemin au sein du PPE», estime-t-il.

«Notre famille politique est plus forte et plus unie que jamais à l’approche de la prochaine campagne électorale européenne», a de son côté affirmé le PPE à l’issue du vote.

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