Selon Bucarest, le vote du jury roumain en faveur de son voisin moldave n'aurait pas été pris en compte et aurait bénéficié aux artistes représentant l'Ukraine. Les organisateurs ont annoncé avoir identifié plusieurs autres irrégularités.
Après la victoire de l’Ukraine au 66e concours de l’Eurovision le 14 mai – dont la Russie était absente, à titre de sanction contre son intervention militaire –, la télévision publique roumaine TVR a protesté dans un communiqué publié le lendemain, affirmant que le vote du jury roumain n’aurait pas été pris en compte alors que ce dernier avait décidé d’attribuer la note maximale [12 points] aux représentants de la Moldavie. «Nous avons été désagréablement surpris de constater que le vote n’a pas été pris en compte dans le classement final, les organisateurs attribuant une autre série de notes aux concurrents de la finale», précise le communiqué.
De plus, la Roumanie a regretté que «les règles aient été modifiées en cours de jeu», sa présentatrice n’ayant pas été «autorisée» à intervenir en direct pour communiquer le vote du jury de son pays, à la différence de la majorité des autres pays. En fonction de la réponse qui lui sera apportée par l’Union européenne de radio-Télévision (UER) – l’organisateur de l’Eurovision – Bucarest «se réserve le droit de prendre des mesures pour corriger la situation».
L’UER a indiqué prendre «très au sérieux toute tentative présumée de manipulation du vote» pendant le concours, après avoir identifié, dans la nuit du 14 au 15 mai, «certains schémas de vote irréguliers […] dans les résultats de six pays» lors de la seconde demi-finale et de la finale, à savoir la Roumanie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, le Monténégro, la Pologne et Saint-Marin, selon France Inter. La radio publique précise cependant que même si ces six pays avaient tous donné zéro point à l’Ukraine et 12 au Royaume-Uni, il y aurait eu au maximum 144 points de différence, soit toujours moins que les 165 points qui séparent l’Ukraine du Royaume-Uni, arrivé deuxième.
Des cyberattaques pendant le concours ?
Par ailleurs, toujours selon France Inter, les autorités italiennes ont affirmé avoir déjoué plusieurs tentatives de piratage informatique pendant la finale de l’Eurovision : celles-ci auraient été commises par des groupes «pro-russes» et notamment le groupe «Killnet», connu pour avoir revendiqué plusieurs attaques contre les sites Web d’institutions italiennes. «On ne sait pas, toutefois, sur quoi portaient ces tentatives d’attaque», complète le média.
Exclus de la compétition, les Russes n’ont logiquement pas non plus pu voter pour l’un des candidats en lice. Selon les règles du concours, le pays vainqueur doit organiser l’édition suivante : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a émis le souhait qu’elle se tienne en 2023 dans la ville de Marioupol, dans laquelle des combattants ukrainiens sont encore retranchés dans l’usine Azovstal.
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