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Expulsion des clandestins vers le Rwanda : Rishi Sunak persiste et signe

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak est parvenu à faire passer son texte sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda. Dans la nuit du 22 au 23 avril, le Parlement britannique a approuvé ce projet après deux ans de débats et de recours.

«Nous sommes prêts, les plans sont en place et ces vols partiront, quoi qu’il arrive.» Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a affiché sa détermination le 22 avril quelques heures avant l’adoption de son texte prévoyant l’expulsion des clandestins vers le Rwanda, en Afrique centrale.

Une politique migratoire qui vise à dissuader les nouvelles arrivées alors que le pays fait face à un afflux important de migrants depuis plusieurs années. Ainsi, les traversées illégales de la Manche avaient atteint un record en 2022 avec 45 000 passages recensés. En 2023, elles ont été évaluées à 30 000 selon les chiffres du ministère de l’Intérieur publiés le 1er janvier 2024. Selon un rapport parlementaire, plus de 67 000 demandes d’asile ont été déposées en 2023.

Un projet contesté mais finalement adopté

Ravi, ce 23 avril au matin, le chef du gouvernement britannique a déclaré sur le réseau social X (ex-Twitter) : «Décollez les avions, arrêtez les bateaux, c’est ce que propose ce projet de loi.»

Pour le Premier ministre britannique, c’est le soulagement qui semble l’emporter quelques heures après l’adoption de son projet de loi sur l’immigration qui consiste à expulser les demandeurs d’asile en situation irrégulière vers le Rwanda. Le texte, annoncé depuis deux ans, a dû faire face à de nombreux obstacles.

En décembre 2022, la Haute Cour de Londres avait initialement jugé «légal» le projet du gouvernement britannique d’expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni, mais des décisions postérieures avaient mis à mal le projet.

Déposé à la Chambre des communes en décembre dernier, le projet appelé «Safety of Rwanda» a dû être adapté après une décision de la Cour suprême britannique qui avait jugé en novembre 2023 l’accord avec le Rwanda illégal, arguant que ce pays n’était pas sûr. Le texte législatif définitif estime ainsi que le Rwanda est un «État sûr», contournant la position des juges. 

Des oppositions politiques et associatives hostiles

Le Parti travailliste, opposé à cette action, a fait savoir qu’il reviendrait sur le texte s’il venait à remporter les élections générales de janvier 2025.

La ministre de l’Intérieur du cabinet fantôme travailliste, Yvette Cooper, a par ailleurs fait part de son indignation concernant le refus des conservateurs d’exclure du dispositif les Afghans qui se sont battus aux côtés des troupes britanniques. Une décision qu’elle qualifie comme ayant été prise «contre l’avis militaire et contre les promesses faites par les ministres de soutenir ceux qui nous ont soutenus».

Les associations de défense des migrants se sont aussi opposées au dispositif, à l’image de Care4Calais qui estime que «la seule façon d’arrêter les traversées de la Manche et de sauver des vies est d’offrir aux réfugiés des itinéraires sûrs pour demander l’asile au Royaume-Uni».

À droite des conservateurs, Nigel Farage, l’ancien eurodéputé à l’origine du Brexit, estime que le texte sera inapplicable car même si le gouvernement résiste devant les décisions de tribunaux étrangers, il devra plier devant les tribunaux britanniques.

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