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France : Gabriel Attal veut des «groupes de niveaux au collège» et s’attire les foudres de la gauche

Le ministre de l’Éducation Gabriel Attal a dévoilé le 5 décembre son plan pour réformer l’enseignement. En s’attaquant au «collège uniforme», il a suscité la colère à gauche, notamment auprès des syndicats de la profession qui dénoncent une «discrimination» entre élèves.

C’est depuis un collège populaire du XIXe arrondissement de la capitale que le ministre de l’Éducation Gabriel Attal a présenté le 5 décembre aux enseignants ses ambitions pour rehausser le niveau des élèves français.

Se disant prêt à réduire le taux de réussite au baccalauréat, en donnant le dernier mot aux professeurs en matière de redoublement et surtout en instaurant au collège des groupes de niveaux en français et en mathématiques, le ministre a trouvé un écho favorable à droite mais a provoqué une levée de boucliers à gauche où est notamment évoqué le risque de voir se développer les inégalités.

Syndicats : des critiques et le spectre d’une mobilisation

Le premier syndicat de l’enseignement en France, le SNES-FSU, dénonce sur X (anciennement Twitter) des annonces qui «vont favoriser le déterminisme social». Et d’évoquer dans un communiqué de presse «le tri social en marche» pour un ministre qui «n’a prévu aucun budget pour la rentrée 2024» dans le cadre du projet de loi de finances.

Deuxième syndicat de la profession, l’UNSA évoque «un leurre au parfum de nostalgie», regrettant que «rien d’efficient» n’ait «été proposé pour prévenir la difficulté et soutenir les élèves les plus fragiles». L’UNSA estime par ailleurs que les élèves handicapés sont «les grands oubliés» du ministre. De son côté, le Sgen-CFDT s’en prend à des annonces qui iraient vers «plus de discriminations pour les élèves».

Enfin, la CGT Éducation appelle à une mobilisation le 12 décembre contre les réformes engagées par le ministre. Elle évoque dans son communiqué de presse un «retour en arrière inacceptable» et un «choc des savoirs à marche forcée». Le syndicat Sud Éducation se dit également favorable à «la construction d’une mobilisation massive» pour «un service public d’éducation égalitaire».

Scène politique : la droite approuve, la gauche s’émeut

Dans le paysage politique, de rares personnalités dénoncent également les annonces de Gabriel Attal, dans un contexte d’accaparement du débat public par le conflit à Gaza.

L’ancien candidat à la présidentielle pour le Parti socialiste Benoît Hamon, ministre de l’Éducation sous François Hollande, évoque ce 6 décembre sur la chaîne Public Sénat des mesures qui «l’effraient». «Les groupes de niveau, c’est décréter qu’il y aura des élèves à la cave, au rez-de-chaussée et des élèves au premier étage», assure-t-il. Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière et ancienne candidate à la présidentielle, fustige sur X un ministre qui «décide de revenir à tout ce qui ne marche pas».

Seule embellie dans les réactions pour le ministre, ses propositions sont saluées à droite, notamment par Éric Zemmour qui évoque un «pragmatisme» tout en se disant prudent, «si ce n’est pas pure communication».

Chez le RN, par la voix de Laurent Jacobelli, c’est aussi la prudence qui domine pour ces projets «aux antipodes de l’action de Jean-Michel Blanquer ou de Pap Ndiaye». Le président des Républicains Éric Ciotti estime quant à lui que «les annonces de Gabriel Attal sur l’Éducation vont dans le bon sens». Côté syndical, seul le Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), classé à droite, considère plutôt favorablement les annonces du ministre.

Ces dernières surviennent dans la foulée de la publication des résultats de l’étude Pisa 2022, montrant notamment une baisse «historique» du niveau des élèves français en mathématiques.

Gabriel Attal annonce vouloir tester l’uniforme dans les écoles, reprenant une proposition de droite

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