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France : polémique après le départ d’un proviseur menacé de mort

Une trentaine d’élus de gauche se sont rassemblés ce 29 mars devant le lycée Maurice Ravel à Paris après le départ de son proviseur menacé de mort pour avoir exigé d'une élève qu'elle retire son voile. Une affaire qui fait polémique en France, notamment après l'annonce du rectorat que le directeur était parti «pour convenances personnelles».

Garbiel Attal lors d'une commémoration pour le professeur Samuel Paty. Devenu Premier ministre, le chef de gouvernement fait face à un rapport sénatorial accablant sur l'état  de «l'école de la République».

France : «L’école de la République attaquée», un rapport sénatorial tire la sonnette d’alarme

C’est à l’initiative du Parti socialiste de Paris que des élus se sont mobilisés devant le lycée Maurice Ravel dans le XXe arrondissement de la capitale ce 29 mars pour manifester leur soutien à un chef d’établissement qui a quitté ses fonctions.

Le 26 mars, les enseignants, parents et élèves avaient reçus un message annonçant le départ de ce proviseur menacé de mort à la suite d’une altercation avec une élève qui refusait d’enlever son voile. Le 28 février, il avait demandé à une élève de BTS d’enlever son voile pour pénétrer dans l’établissement, la jeune femme l’ayant ignoré, s’en est suivi une altercation entre l’élève et le directeur de l’établissement. Cet accrochage a ensuite pris des proportions plus importantes sur les réseaux sociaux où le directeur a été menacé de mort. 

«La République ne saurait vaciller face aux obscurantismes», a déclaré sur X (ex-Twitter) l’adjointe PS à la mairie de Paris Lamia El Arage, qui faisait partie des élus mobilisés ce 29  mars, affirmant son «plein soutien au proviseur».

La députée écologiste de Paris Eva Sas était également sur place et a appelé à un «retour à la sérénité et à la poursuite apaisée des enseignements». À la trentaine d’élus se sont ajoutés quelques parents d’élèves tandis que le SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissement, avait annoncé prendre la parole en fin de matinée.

Les Insoumis pris à partie, les oppositions de droite dénoncent l’islamisme

Parmi les élus de gauche présents ce 29 mars devant le lycée Maurice Ravel ne figuraient pas de personnalités de La France insoumise.

Le député Rassemblement national Julien Odoul a de son côté accusé la députée Danielle Simonnet, qui fut conseillère municipale du XXe arrondissement de Paris durant plus de deux décennies, d’être «responsable de la démission de ce serviteur de la République menacé de mort».

La veille, déjà, le député de l’Yonne avait fustigé «l’entrisme islamiste» à l’école, dénonçant en commission à l’Assemblée nationale la «lâcheté» et la «trahison» du gouvernement qui, selon lui, «abandonne les serviteurs de la République aux pressions et revendications communautaristes et islamistes» quatre ans après l’assassinat de Samuel Paty et six mois après celui de Dominique Bernard.

«Ce n’est pas un phénomène marginal», a pour sa part déclaré ce 29 mars sur TF1 la candidate Reconquête aux élections européennes Marion Maréchal. 

«Si nous continuons comme cela, dans cinq ou dix ans, avec la politique d’immigration qui est la nôtre […] nous aurons demain ce phénomène de manière massive», a-t-elle mis en garde, renvoyant notamment à une tendance, dégagée par plusieurs sondages ces dernières années, quant au fait que la majorité des élèves de confession musulmane déclarent placer la charia au-dessus des lois de la République.

Un départ «pour convenances personnelles», selon le rectorat

Le départ du proviseur du lycée Maurice Ravel avait été confirméle 26 mars par le rectorat de Paris. Selon France Bleu Paris, l’institution aurait déclaré que le proviseur quittait son poste «pour convenances personnelles» et qu’il aurait été «accompagné et soutenu par les services du rectorat», évoquant un «départ anticipé» à la retraite. 

Dans un message envoyé par le proviseur, aux enseignants, parents et élèves du lycée, celui-ci évoquait un départ «pour des raisons de sécurité», pour lui «et pour l’établissement». Un départ pour convenance personnelle fermement démenti par l’avocat du proviseur et du SNPDEN, Francis Lec. «Dans un monde normal, celle qui aurait dû partir, c’est l’élève», avait fustigé au micro de Public Sénat Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Palais du Luxembourg.

Du côté de la rue de Grenelle, on assure que «face aux menaces le ministère de l’Éducation nationale n’abandonne jamais ses agents», selon un communiqué. «Deux individus identifiés comme à l’origine des menaces, pourtant sans lien avec l’établissement, ont été interpellés», précise le document, soulignant les «premiers résultats significatifs» de l’enquête.

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