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Frappe contre des humanitaires à Gaza : l’ambassadeur israélien indigne la classe politique polonaise

Les autorités polonaises ont dénoncé ce 4 avril les déclarations de l'ambassadeur d'Israël en Pologne après la frappe israélienne qui a tué sept travailleurs humanitaires à Gaza, dont un citoyen polonais. Le diplomate avait refusé de présenter des excuses.

Le convoi humanitaire de l'ONG World Central Kitchen touché par un bombardement israélien le 1er avril 2024.

Sept humanitaires tués à Gaza : «C’est impardonnable», déplore l’ONG World Central Kitchen

«Peu heureuses, bref, scandaleuses», tels sont les mots employés ce 4 avril par le président polonais Andrzej Duda pour qualifier les propos tenus la veille par l’ambassadeur israélien Yacov Livne.

Dans un entretien avec le média Kanal Zero diffusé le 3 avril, le diplomate israélien s’était abstenu de présenter des excuses claires suite à la frappe de drone ayant tué sept humanitaires de l’ONG américaine World Central Kitchen (WCK) à Gaza le 1er avril. «Dans n’importe quel système juridique, nous faisons une distinction entre un crime intentionnel, un crime de guerre ou tout autre crime, et un accident qui peut survenir», avait-il déclaré.

«L’ambassadeur d’Israël serait expulsé si cela ne tenait qu’à moi», a aussi déclaré lors d’une conférence de presse le chef de l’opposition polonaise, Jaroslaw Kaczynski, estimant «qu’il est absolument nécessaire de faire preuve d’une certaine détermination à l’égard d’Israël».

«Je voudrais que les représentants de l’État d’Israël ici en Pologne respectent les émotions justifiées des Polonais et communiquent sur cette question de manière claire et directe», a pour sa part déclaré le Premier ministre Donald Tusk. «Les mots “Je suis désolé”, des informations complètes sur les circonstances de l’incident et une indemnisation devraient être évidents», a ajouté le chef du gouvernement polonais.

Le vice-président de la Diète traité d’antisémite

Au lendemain de la frappe, Yacov Livne avait déjà provoqué un tollé en Pologne en qualifiant «d’antisémite» le vice-président de la Diète, la chambre basse du Parlement polonais, Krzysztof Busak, après que ce dernier eut qualifié de «crime de guerre» la frappe qui a tué les sept humanitaires.

«Les antisémites resteront toujours des antisémites», avait-il lâché, après avoir évoqué un incident survenu à la mi-décembre, lorsqu’un député issu du même parti nationaliste avait vidé un extincteur sur une hanoukia. Szymon Holownia, président de la Diète, issu du mouvement centriste Polska 2050, a lui aussi qualifié la frappe de «crime de guerre».

Parmi les victimes figure Damian Sobol, humanitaire polonais âgé de 35 ans. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait déclaré le 2 avril qu’Israël avait mené cette frappe «involontairement», ajoutant que «cela arrive en temps de guerre». Le chef de l’armée israélienne a déclaré que cette frappe était une «grave erreur». L’ambassadeur d’Israël est quant à lui convoqué le 5 avril au ministère polonais des Affaires étrangères.

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