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Frappes en Ukraine : Moscou rejette les accusations de «crimes de guerre» portées par Kiev et Paris

Moscou a contesté les affirmations de l'Ukraine et de la France selon lesquelles des bombardements russes ont visé des infrastructures civiles. Selon la défense russe, les dégâts à Kiev ont été causés par la défense antiaérienne ukrainienne.

Au lendemain d’une nouvelle vague de frappes contre des cibles en Ukraine le 23 novembre, Moscou a balayé les accusations portées à son encontre par les présidents ukrainien et français, qui ont affirmé tour à tour que les bombardements russes avaient visé à dessein des infrastructures civiles à Kiev. Celle-ci s’est retrouvée, comme d’autres villes ukrainiennes, largement privée d’électricité et d’eau courante.

Aucune frappe contre des cibles dans les limites de la ville de Kiev

Dans un communiqué du 24 novembre, la défense russe a expliqué qu’une nouvelle «frappe massive avec des armes de haute précision» avait bien été menée contre le système de commandement militaire ukrainien et «des installations énergétiques qui lui sont liées», assurant que «toutes les cibles désignées ont été touchées». Ces bombardements auraient ainsi permis de perturber la logistique des forces armées ukrainiennes, en particulier le transit «de «l’armement étranger, du matériel militaire et des munitions vers les zones de combat».

Vue du centre de Moscou (image d'illustration)

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En revanche, le ministère souligne «qu’il n’y a eu aucune frappe contre des cibles dans les limites de la ville de Kiev», et que toutes les destructions dans la capitale ont été «la conséquence de la chute de missiles lancés à partir des systèmes de défense antiaérienne étrangers et ukrainiens déployés dans des quartiers résidentiels» de la ville.

Le 23 novembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé devant le Conseil de sécurité des Nations unies un «crime contre l’humanité» perpétré selon lui par la Russie via ces attaques contre des infrastructures énergétiques. «Avec des températures en dessous de zéro, plusieurs millions de gens sans fourniture d’énergie, sans chauffage et sans eau, il s’agit évidemment d’un crime contre l’humanité», a-t-il fustigé lors d’une brève déclaration par vidéo devant le Conseil de sécurité, durant une réunion d’urgence qu’il avait lui-même réclamée.

Pour Paris, ces frappes constituent des «crimes de guerre»

Le même jour, Emmanuel Macron a affirmé que «toute frappe contre des infrastructures civiles constitue un crime de guerre et ne peut rester impunie», tout en confirmant la tenue d’une réunion des soutiens internationaux de l’Ukraine «pour aider le pays à résister et garantir son accès à l’énergie», prévue à Paris le 13 décembre.

Lui emboîtant le pas, le ministère français des Affaires étrangères a publié un communiqué reprochant à la Russie d’avoir «à dessein, endommagé les réseaux d’alimentation électrique qui contribuent à la sécurité de plusieurs infrastructures critiques sur le territoire ukrainien».

Insistant sur le fait que ces bombardements «ne poursuivaient aucune cible militaire», la diplomatie française y affirme qu’il existe «une volonté claire de la Russie de faire souffrir le peuple ukrainien, de le priver d’eau, de chauffage et d’électricité pour saper sa résilience». En ciblant délibérément des infrastructures civiles, Moscou commet des «actes [qui] constituent à l’évidence des crimes de guerre», selon Paris.

Le Kremlin fustige l’indifférence de Paris aux frappes sur le Donbass

Interrogé par la presse au sujet des propos du président français, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a quant à lui indiqué le 24 novembre que la Russie n’était «prête à accepter de telles déclarations» qu’à la condition qu’elles s’accompagnent de «déclarations similaires condamnant les frappes de l’artillerie ukrainienne contre les infrastructures civiles et les bâtiments résidentiels dans le Donbass, qui se sont poursuivies depuis 2014». Or, «nous n’avons entendu aucune condamnation de la part des dirigeants français [à ce sujet]», a-t-il ajouté.

Dmitri Peskov a également souligné que Kiev disposait de la possibilité de mettre fin «aux souffrances de la population civile» en entamant des négociations et en tâchant de trouver une issue qui réponde «aux exigences» de Moscou.

Lors d’une précédente vague de frappes contre une série de cibles en Ukraine le 17 novembre, Kiev et Moscou s’étaient déjà accusés mutuellement de la responsabilité de la souffrance des populations civiles. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait alors dénoncé «une nouvelle attaque terroriste russe», et le Kremlin avait rétorqué que les épreuves endurées par les civils étaient imputables au refus de Kiev de négocier.

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