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Gaza : effroi après le bombardement du camp de réfugiés de Jabaliya

Le bombardement par l'armée israélienne du plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, pour «éliminer» un dirigeant du Hamas, a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, malgré les appels à épargner les civils.

L'hôpital Al-Quds de Gaza.

Gaza : le Croissant-Rouge palestinien s’inquiète des frappes à proximité d’un hôpital

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, qui contrôle Gaza depuis 2007, le bombardement le 31 octobre du camp de Jabaliya (116 000 réfugiés), dans le nord du territoire, a fait «plus de 50» morts et des centaines de blessés.

Dans une vidéo de l’AFPTV, il est possible de compter au moins 47 corps drapés de linceuls allongés au sol dans la cour d’un hôpital après avoir été extraits des décombres. «C’était une scène de tremblement de terre», a rapporté à l’AFP un habitant du camp, Ragheb Aqel, âgé de 41 ans.

L’armée israélienne a confirmé ce bombardement, précisant qu’il avait visé avec succès Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l’attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël, et qui se trouvait dans «un vaste complexe de tunnels souterrains d’où il dirigeait les opérations».

Tsahal revendique avoir éliminé un cadre du Hamas

«Nous avons pu atteindre Ibrahim Biari» et «un grand nombre de terroristes qui se trouvaient avec Biari ont été tués. Les infrastructures souterraines utilisées par les terroristes […] se sont également effondrées», a revendiqué Jonathan Conricus, porte-parole des forces israéliennes.

Concernant les civils, il a souligné que l’armée les avait appelés à évacuer à de nombreuses reprises le nord de la bande de Gaza, une «zone de guerre». Le porte-parole dit espérer qu’ils «prendront la bonne décision et évacueront vers les zones plus sûres du sud».

Mais le sud est aussi régulièrement soumis aux bombardements israéliens depuis le début du conflit, ne laissant «aucun endroit sûr» où se réfugier, ont dénoncé l’ONU et les organisations humanitaires.

Rappels d’ambassadeurs

L’Arabie saoudite a condamné le 1er novembre «avec la plus grande fermeté» le bombardement sur Jabaliya, qui «a tué et blessé un grand nombre de civils innocents».

Le Qatar, impliqué dans les tentatives de résolution de la crise des otages aux mains du Hamas, a condamné «un nouveau massacre» et mis en garde contre des opérations susceptibles de «saper les efforts de médiation».

Le 31 octobre soir, la Bolivie a annoncé qu’elle rompait ses relations diplomatiques avec Israël, pour dénoncer «son offensive […] disproportionnée», selon elle. Le Chili et la Colombie ont eux décidé de rappeler leurs ambassadeurs à Tel-Aviv. 

La guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas et ses 1 400 morts en Israël le 7 octobre, a déjà tué 8 525 personnes côté palestinien, en majorité des civils, selon le ministère palestinien de la Santé. La bande de Gaza, où selon le Hamas 3 542 enfants sont décédés, est devenue «un cimetière pour des milliers d’enfants», ont déploré les Nations unies.

Près d’un mois après le début de la guerre, les appels à une «trêve humanitaire» pour soulager les souffrances des 2,4 millions d’habitants de Gaza, soumis à un siège qui les prive de livraisons d’eau, de nourriture et d’électricité, restent sans suite. L’opérateur télécom palestinien Paltel a annoncé ce 1er novembre par ailleurs une coupure «totale» des lignes téléphoniques et d’internet. La situation des hôpitaux inquiète également les ONG, alors que les patients manquent de médicaments.

Selon le Cogat, l’organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, 70 camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza le 31 octobre. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a lui évoqué 143 camions entrés entre le 21 et le 30 octobre.

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