La phase «intensive» des combats dans le sud de Gaza «se terminera bientôt», estime désormais Israël, à l'heure où le Hamas chiffre le bilan de cette guerre à plus de 24 000 morts, soit 1% de la population locale.
Dans la nuit de ce 16 janvier, un avion israélien a bombardé le secteur de Khan Younès (sud de Gaza), épicentre des combats au sol et des raids aériens ces dernières semaines où se terre, d’après l’armée israélienne, la direction locale du Hamas.
Selon le bureau de presse du Hamas, les frappes israéliennes dans l’ensemble de Gaza ont fait un total de 78 morts et de nombreux blessés dans la soirée et la nuit.
«Nous avons clairement dit que l’étape intensive des opérations durerait approximativement trois mois», a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, alors que la guerre vient de franchir le cap des 100 jours.
«Dans le nord de Gaza, cette phase touche à sa fin. Dans le sud, nous allons y parvenir et cela se terminera bientôt», a ajouté le ministre, affirmant que la brigade de Khan Younès du Hamas «se désintégrait».
«Le futur de l’État d’Israël dépend du résultat de cette guerre»
«Nos ennemis comme nos amis suivent la guerre à Gaza et nous regardent. Le futur de l’État d’Israël, ici sur notre terre, dépend du résultat de cette guerre», a ajouté le ministre dont le gouvernement avait plus tôt approuvé un budget amendé pour 2024, ajoutant 15 milliards de dollars (13,7 milliards d’euros) de dépenses pour faire face au coût du conflit.
Le Hamas a de son côté fait état le 15 janvier de la mort de deux otages israéliens, diffusant pour ce faire une vidéo où l’on voit une jeune femme – également otage et visiblement sous pression – annoncer les décès. Aucune indication sur la date de tournage n’est donnée dans la vidéo.
«Ils ont été tués dans des bombardements sionistes sur Gaza», a affirmé dans un communiqué la branche armée du Hamas. L’armée israélienne a rejeté ces «mensonges» et dénoncé l’«utilisation brutale d’otages d’innocents ».
«Risque de famine»
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui lancé un nouvel appel à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat», nécessaire selon lui pour assurer l’aide humanitaire mais également «faciliter la libération des otages».
«Nous continuons de demander un accès humanitaire rapide, sûr, sans obstacle, étendu, et continu dans et à travers Gaza», a-t-il déclaré devant la presse. «Rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien», a-t-il ajouté.
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort d’environ 1 140 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Quelque 250 personnes ont alors été prises en otages, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 25 auraient été tuées, selon de récentes estimations des autorités israéliennes. Une centaine d’otages ont été libérés lors d’une trêve fin novembre.
Dans la bande de Gaza, 24 100 personnes ont été tuées par les bombardements et les opérations militaires israéliennes, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza.
Ce nombre correspond à 1% de la population de ce micro-territoire. Ses 2,4 millions d’habitants manquent désormais de tout et la majorité d’entre eux ont été déplacés par les raids aériens et les combats.
Dans un communiqué commun, l’Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont d’ailleurs mis en garde le 15 janvier contre un «risque de famine» et d’«épidémies de maladies mortelles», et ce, en plein froid d’hiver.
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