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Geste antisportif face à une escrimeuse russe : une athlète ukrainienne disqualifiée, Kiev s’indigne

Olga Kharlan a été disqualifiée ce 27 juillet lors des Championnats du monde d'escrime pour avoir refusé de serrer la main de son adversaire russe Anna Smirnova. Kiev s’offusque de cette décision.

Victorieuse mais éliminée. L’escrimeuse ukrainienne Olga Kharlan était opposée à la russe Anna Smirnova au premier tour des Championnats du monde d’escrime de Milan ce 27 juillet.

Après sa victoire, elle a refusé de serrer la main de son adversaire. Le règlement de la Fédération internationale d’escrime (FIE) est formel : «Les deux tireurs […] doivent serrer la main de l’adversaire dès que la décision est donnée.» L’escrimeuse ukrainienne a donc été disqualifiée. Une éviction qui a provoqué la colère de Kiev.

Kiev s’émeut d’un «manque d’empathie»

«La décision de la Fédération internationale d’escrime est la manifestation d’un manque total d’empathie», a dénoncé, sur son compte Instagram, le conseiller du président Volodymyr Zelinsky, Mykhaïlo Podoliak. Pour lui, cette décision est «absolument scandaleuse».

Sur son compte Twitter, celui qui est officiellement représentant de l’Ukraine aux négociations de paix russo-ukrainiennes s’est ému de l’admiration qu’aurait l’escrimeuse russe pour l’armée de son pays. En outre, l’officiel ukrainien a tenu à saluer Olga Kharlan pour avoir «dignement représenté» l’Ukraine. Cette dernière avait pris soin d’accompagner toute sa prestation par le cri de ralliement «Slava Ukraini» («Gloire à l’Ukraine»).

La sabreuse ukrainienne avait été autorisée à affronter la Russe Anna Smirnova seulement le 26 juillet au soir, à la publication d’un décret de son gouvernement. Aucune source ne semble préciser si l’absence de serrage de main était une demande officielle ou si ce geste est à mettre au crédit de la sportive.

Des précédents et une participation au Jeux en question

Le 29 mai, l’Ukrainienne Marta Kostyuk n’avait pas salué la Biélorusse Aryna Sabalenka au tournoi de tennis de Roland-Garros, ce qui lui avait valu d’être copieusement sifflée par le public français.

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La ministre française des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait déclaré «comprendre» ce geste et avait ajouté : «Il y a une douleur qui est là, que je respecte.» Une tolérance qui n’avait pas été appliquée pour le Serbe Novak Djokovic lorsqu’il avait écrit un message de soutien aux Serbes du Kosovo, en pleine flambée de tensions dans la province.

La participation des athlètes russes aux Jeux olympiques de Paris en 2024 est elle encore à l’étude. Si chacun devrait pouvoir participer avec le statut d’«athlète individuel neutre», la décision n’est pas arrêtée et le ministre des Sports ukrainien Vadym Guttsait pèse de tout son poids pour empêcher leur présence. «La Russie n’a pas sa place dans le sport international», a-t-il déclaré le 25 juillet au journal Le Monde.

Le Comité international olympique (CIO) a réservé sa position sur la présence de sportifs russes et biélorusses aux JO de Paris, qu’il communiquera «à une date appropriée, à sa seule discrétion». Son président Thomas Bach a de son côté affirmé mi-juillet dans une communication de l’instance son intention de «ne pas punir les athlètes russes et biélorusses».

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