Le parti conservateur britannique du Premier ministre Rishi Sunak a exclu ce 24 février un député du groupe parlementaire après son refus de présenter des excuses pour avoir déclaré que le maire travailliste de Londres Sadiq Khan avait «donné» la capitale «à ses acolytes».
Le parti conservateur britannique du Premier ministre Rishi Sunak a exclu ce 24 février un député du groupe parlementaire après son refus de présenter des excuses pour avoir accusé le maire travailliste de Londres d’être contrôlé par des islamistes.
Les propos de Lee Anderson, ancien vice-président du parti et coutumier des sorties polémiques, ont été tenus vendredi soir et largement condamnés comme racistes et islamophobes, alors que les actes antisémites et antimusulmans ont explosé au Royaume-Uni depuis les attaques du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.
«A la suite de son refus de présenter ses excuses pour ses propos tenus hier (23 février)», le député a été suspendu du groupe conservateur au Parlement, a indiqué un porte-parole du responsable de la discipline interne, le député Simon Hart.
Sur la chaîne ultra-conservatrice GB News, Lee Anderson a soutenu que des islamistes auraient «pris le contrôle» de Sadiq Khan, premier maire musulman de la capitale britannique élu en 2016.
«Il a donné notre capitale à ses acolytes»
«Il a donné notre capitale à ses acolytes», a ajouté le député, élu dans une circonscription du nord de l’Angleterre. Ces propos interviennent dans un contexte de polémique autour d’accusations de pressions sur les députés en vue d’un vote sur un appel à un cessez-le-feu à Gaza.
Les commentaires de Lee Anderson ont suscité des condamnations de tous bords, la présidente du parti travailliste Anneliese Dodds notamment les jugeant «racistes et islamophobes sans aucune ambiguïté».
Le Muslim Council, organisme représentant la communauté musulmane britannique, a condamné des propos «répugnants». Dénonçant des propos «anti-musulmans» et «racistes», Sadiq Khan s’en est pris au «silence assourdissant» de Rishi Sunak et des principaux membres du gouvernement, estimant que leur absence de prise de parole revenait à soutenir le racisme.
Quelques heures plus tard, la suspension de Lee Anderson a été annoncée. Le député, qui siègera désormais en tant qu’indépendant, a déclaré tard le 24 février au soir qu’il comprenait que ses commentaires aient mis MM. Hart et Sunak dans une «position difficile». «J’accepte pleinement qu’ils n’aient pas eu d’autre option», a-t-il déclaré, sans s’excuser. «Cependant, je continuerai de soutenir les efforts du gouvernement pour dénoncer l’extrémisme sous toutes ses formes, qu’il s’agisse d’antisémitisme ou d’islamophobie», a-t-il ajouté.
M. Anderson avait été nommé l’an dernier vice-président du parti conservateur, avant de quitter cette position le mois dernier pour soutenir une ligne plus dure que le gouvernement sur l’immigration.
«Cette situation enhardit les pires forces de notre politique», selon Keir Starmer
Le leader travailliste Keir Starmer a fustigé «le jugement» du Premier ministre lorsqu’il a «fait de Lee Anderson le vice-président de son parti».
«Cette situation n’est pas seulement embarrassante pour le Parti conservateur, elle enhardit les pires forces de notre politique. Rishi Sunak doit se ressaisir et s’attaquer aux extrémistes de son parti», a exhorté M. Starmer.
Les propos tenus par M. Anderson interviennent alors que l’ex-ministre de l’Intérieur Suella Braverman a également proclamé dans un article que «les islamistes, les extrémistes et les antisémites sont désormais aux responsabilités». Elle réagissait notamment aux débats houleux au parlement autour d’une motion appelant à un cessez-le-feu à Gaza.
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