France

Grèves et mobilisations dans tout l’Hexagone contre la réforme des retraites (EN CONTINU)

L'ensemble des organisations syndicales appelle à manifester contre la réforme des retraites, plus de 200 cortèges étant prévus à travers tout le pays. Le mouvement touche notamment les transports, l'éducation et les raffineries.

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  • jeudi 19 janvier 10h01 CET

    Sur Sud Radio, le secrétaire général de Force ouvrière, Frédéric Souillot a déclaré : «On est partis pour un conflit dur. Il faut enlever le totem de l’âge de départ et de l’allongement de la durée de cotisation.»

  • 10h00 CET

    S’exprimant sur BFMTV, le chef de la CFDT, Laurent Berger, s’est dit «pas très inquiet» sur le niveau de mobilisation. «Beaucoup de gens nous disent on va venir manifester, des gens qui disent on ne vient pas d’habitude mais là on en a assez […] C’est la première journée de mobilisation, il faut faire une démonstration de force, au sens pacifique du terme», a-t-il ajouté.

  • 09h58 CET

    La réforme des retraites «canalise tous les mécontentements» en France, a estimé le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, jour de mobilisation massive contre ce projet phare du gouvernement, face auquel l’unité syndicale est la preuve que «le problème est très grave».

    «Cette question des retraites canalise tous les mécontentements», a déclaré le numéro un de la CGT interrogé sur Public Sénat. Il a évoqué les manifestations qui se dérouleront dans la journée évoquant «le reflet médiatique de ce mécontentement».

    «Aujourd’hui, ça va être une très grosse journée de mobilisation, de surcroît quand tous les syndicats sont d’accord», a ajouté le leader syndical. «C’est un vrai marqueur. Quand les syndicats sont d’accord, c’est rare, c’est que le problème est très grave. On est d’accord pour dire que la réforme est injuste», a-t-il poursuivi.

  • 09h57 CET

    Le mouvement de grève contre la réforme des retraites était suivi par 70 à 100% de grévistes dans la plupart des raffineries du groupe TotalEnergies, a indiqué la CGT du groupe. «Partout, les expéditions ont été suspendues», a déclaré à l’AFP Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.

    Selon un premier point de la CGT, il y avait 100% de grévistes dans les équipes du matin pour la bio-raffinerie de La Mède, le dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, et l’usine pétrochimique de Carling (Moselle). La raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) connaissait 95% de grévistes et celle de Normandie 80%, alors que les équipes de la raffinerie de Feyzin (Rhône) étaient en grève à plus de 70%, selon Eric Sellini.

    «Rien ne rentre ni ne sort» de ces installations, a assuré le syndicaliste. Il n’avait pas de chiffres en revanche pour le site de Grandpuits, en Seine-et-Marne.

  • 09h56 CET

    Les matinales du service public, radio et télé, sont en majorité perturbées par «un appel à la grève de l’ensemble des organisations syndicales» contre la réforme des retraites, selon les messages diffusés.

  • 09h54 CET

    Les baisses de production d’électricité organisées par des agents EDF pour contester le projet gouvernemental sur les retraites se sont fortement intensifiées, atteignant au moins l’équivalent de deux fois la consommation de Paris, a appris l’AFP auprès de la CGT et du gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE.

    «C’est le début de la lutte jusqu’au retrait !», écrit la fédération CGT Mines Energie dans un tract sur les réseaux sociaux, annonçant «plus de 7 000 MW de baisse de production sans aucun impact sur les usagers». «C’est énorme : on ne lâche rien !», ajoute le tract de la fédération nationale des mines et énergie FNME CGT.

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Des centaines de milliers de personnes attendues dans la rue, des grèves et leur cortège de perturbations à l’école ou dans les transports : les syndicats donnent ce 19 janvier le coup d’envoi d’une mobilisation qu’ils espèrent assez «puissante» pour faire reculer le gouvernement sur sa réforme des retraites, qui sera présentée en Conseil des ministres le 23 janvier avant des débats à l’Assemblée s’annonçant particulièrement houleux.

Face au projet gouvernemental, les huit principaux syndicats présentent un front uni inédit depuis la réforme de 2010. Plus de 200 points de rassemblement sont prévus en France, les autorités attendant 550 000 à 750 000 manifestants, dont 50 à 80 000 dans la capitale. Les premiers manifestants battront le pavé dès le milieu de la matinée avant que le cortège parisien ne s’ébranle à 14h depuis la place de la République, en direction de Nation. Des manifestations sont prévues dans de nombreuses villes, dont Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux ou encore Clermont-Ferrand.

Plus de 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 3 500 à Paris, où le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a expliqué redouter l’afflux d’un «petit millier de personnes» susceptibles d’en découdre avec les forces de l’ordre, citant des «ultragauche» ou des «ultrajaunes» (label censé qualifier des Gilets jaunes radicalisés).

Les syndicats espèrent réussir une «démonstration de force»

De nombreux services publics font l’objet d’appels à la grève, principalement dans l’éducation, l’énergie ou les transports, mais aussi dans la police. La SNCF prévoit une circulation «très fortement perturbée» avec un TGV sur trois, voire un sur cinq selon les lignes, et à peine un TER sur dix en moyenne. Le métro parisien est également «très perturbé», avec une ligne 8 totalement fermée et douze autres ne fonctionnant, parfois partiellement, qu’en heures de pointe. Un train sur deux devrait circuler sur les RER A et B.

Le mouvement s’annonce aussi très suivi dans les écoles, avec 70% d’enseignants grévistes dans le premier degré. Dans le secondaire, de nombreux professeurs seront absents, et des blocus de lycées sont attendus. Raffineries et dépôts pétroliers sont également appelés à cesser leurs activités pendant 24 heures, mais sans pénurie pour l’heure.

Marine Le Pen comprend les manifestants contre la réforme des retraites

«Il faut que les mobilisations soient suffisamment puissantes pour que ce projet soit revu de fond en comble», a déclaré le patron de la CGT Philippe Martinez. «Il faut faire une première démonstration de force», a renchéri le 18 janvier son homologue de la CFDT, Laurent Berger. Cette première journée a valeur de test pour l’exécutif comme pour les syndicats, qui se retrouveront dans la soirée pour décider d’une nouvelle date de mobilisation.

La CGT de la branche pétrole a déjà fait part de son intention de se remettre en grève le 26 janvier pour 48 heures, et le 6 février pour 72 heures. La CGT Mines-Energie a elle aussi annoncé une grève reconductible à partir du 19 janvier. Des agents d’EDF ont d’ores et déjà organisé des baisses de production d’électricité le 18 janvier pour contester le projet gouvernemental avant de les intensifier le lendemain, celles-ci représentant au moins l’équivalent de deux fois la consommation de Paris, selon la CGT et le gestionnaire de la distribution RTE.

Le  secrétaire général du syndicat, Sébastien Menesplier, a créé la polémique en affirmant vouloir «s’occuper» des élus qui soutiennent la réforme en coupant l’électricité de leur permanence. S’il a ensuite précisé ses propos sur France Info en affirmant que ceux-ci avaient été «détournés», sa déclaration a été jugée «inacceptable» par le gouvernement, qui a fustigé les «menaces» du syndicat, tandis que Philippe Martinez a suggéré aux énergéticiens «d’aller voir les belles propriétés des milliardaires» à l’occasion de cette journée.

Depuis l’Espagne, Macron s’oppose au «blocage» du pays

Emmanuel Macron, en déplacement en Espagne alors que les Français battent le pavé, a jugé le 18 janvier qu’il fallait «faire le distinguo entre les syndicats qui appellent à manifester dans un cadre traditionnel, et ceux qui sont dans une démarche délibérée de bloquer le pays, voire de cibler des parlementaires». Invitée surprise, le même jour, d’une réunion publique du parti présidentiel dans le Val-de-Marne, Elisabeth Borne a défendu un «projet porteur de progrès social pour le pays».

La réforme prévoit un report de l’âge légal de la retraite à 64 ans d’ici à 2030, un allongement de la durée de cotisation à 43 ans ainsi que la fin de certains régimes spéciaux. En contrepartie, le gouvernement promet la revalorisation des petites pensions et une meilleure prise en compte des carrières longues. 

Les partis de gauche sont aussi vent debout contre ce texte, une marche organisée entre autres par la France insoumise étant prévue dès le 21 janvier. D’après plusieurs sondages, dont l’un réalisé par l’Institut Montaigne, les Français sont très majoritairement opposés au report de l’âge légal de départ à la retraite.

«Profondément inéquitable» : certaines organisations patronales critiquent la réforme des retraites

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