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«Il n’y a aucune crise mondiale dans la production et le commerce des céréales», estime Zakharova

Un mois après la dénonciation par la Russie de l'accord céréalier en mer Noire, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a taclé les prévisions alarmistes occidentales, les jugeant inexactes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontre le président russe Vladimir Poutine en marge de la Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA) à Astana, le 13 octobre 2022.

Poutine-Erdogan : Moscou reviendra dans l’accord céréalier si toutes les clauses sont respectées

«Il est piquant de constater que ceux qui ont parlé de “cruauté” russe sont les mêmes qui ont fomenté le coup d’Etat en Ukraine et la fournissent en armes.» Plus d’un mois après le retrait de la Russie de l’Initiative de la mer Noire, Maria Zakharova a taclé les réactions alarmistes des Occidentaux.

Dans un message posté sur sa chaîne Telegram, la porte-parole de la diplomatie russe rappelle ainsi les propos de Josep Borrell. Mi-juillet, le chef de la diplomatie européenne avait brandi la menace d’une «crise alimentaire mondiale». La patronne de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait quant à elle qualifié le retrait russe de l’accord céréalier de «mesure cynique».

Outre-Atlantique, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, avait évoqué un «acte de cruauté». Du côté des institutions financières, l’économiste en chef du Fonds monétaire international Pierre-Olivier Gourinchas prévoyait «une hausse des prix des céréales pouvant aller jusqu’à 15%».

Le blé actuellement moins cher qu’avant le conflit

«Une légère hausse des prix a été observée sur le marché du blé», concède Maria Zakharova. «Toutefois, dans les jours qui ont suivi, le coût du contrat à terme sur le blé est revenu au niveau précédent», souligne-t-elle. Toujours selon la diplomate, «depuis le 21 août de cette année, le coût du blé est fixé à 253 dollars par tonne», soit un niveau moindre que celui qui a pu être observé avant même le début du conflit ukrainien.

De surcroît, «les prix mondiaux ont rapidement baissé par rapport à la saison précédente : de 35% pour le blé, de 26% pour le maïs et de 41% pour l’orge», égraine la diplomate. «Selon les prévisions de vrais experts (et non de spécialistes politisés du FMI), les valeurs des cotations des céréales […] et du Conseil international des céréales, il n’y a actuellement aucune crise mondiale dans la production et le commerce des cultures céréalières», assène-t-elle.

Pour rappel, l’accord céréalier avait été signé sous l’égide de l’ONU durant l’été 2022 afin de permettre à l’Ukraine de poursuivre ses exportations de céréales et de denrées alimentaires. Mi-juillet, Moscou n’a pas renouvelé sa signature à la prorogation de cet accord. En effet, les Russes estiment que les clauses les concernant n’ont pas été respectées.

La Russie, grenier du monde

«L’un des principaux fournisseurs de blé en 2022/23 sera la Russie (45,5 millions de tonnes), l’Ukraine ne devant fournir que 14,5 millions de tonnes (encore moins que l’Australie)», a par ailleurs fait valoir Maria Zakharova à propos des volumes d’exportations.

Bien avant son retrait annoncé de cet accord, l’exécutif russe avait multiplié les promesses à l’égard de ses partenaires internationaux, affirmant que la Russie était apte à compenser les livraisons de grain ukrainien, et ce gratuitement pour les pays les plus défavorisés.

Un engagement réitéré par Vladimir Poutine lors du sommet des BRICS qui s’est ouvert à Johannesburg le 22 août. Un mois plus tôt, lors de la session plénière du forum Russie-Afrique qui se tenait à Saint-Pétersbourg, le président russe avait annoncé des livraisons gratuites de 25 à 50 000 tonnes de céréales à six pays africains.

Suspension de l’accord céréalier : la Russie dit comprendre «les préoccupations» des pays africains

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