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Importations ukrainiennes : les agriculteurs fustigent une «demi-réponse» de Bruxelles

L'accord conclu par les Vingt-Sept pour durcir les restrictions sur les importations venant d'Ukraine, mais sans plafonner le blé, est «une demi-réponse» qui n'apporte pas de véritable solution, ont dénoncé ce 28 mars six organisations agricoles de l'UE.

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L’accord conclu par l’Union européenne pour durcir les restrictions sur les importations ukrainiennes ne fait pas l’unanimité. «Cette demi-réponse […] n’accordera qu’un soulagement très limité à nos producteurs», ont dénoncé ce 28 mars le Copa-Cogeca, organisation des syndicats majoritaires européens, et cinq fédérations sectorielles.

Sans modification supplémentaire, la situation «restera insoutenable pour les agriculteurs», ont prévenu le Copa-Cogeca et plusieurs organisations représentant les secteurs du sucre, de la betterave, des céréales/oléagineux, de la volaille et des œufs. 

Les ambassadeurs des États membres ont adopté le 27 mars une version légèrement modifiée d’un texte reconduisant pour un an, à partir de juin, l’exemption douanière accordée depuis 2022 à l’Ukraine, en l’assortissant de restrictions.

Les agriculteurs européens accusent l’afflux de produits ukrainiens de plomber les prix locaux, et de constituer une concurrence «déloyale» faute de respecter les mêmes normes.

Selon l’accord, qui sera désormais débattu avec les eurodéputés, Bruxelles pourra adopter rapidement «des mesures correctives» en cas de «perturbations importantes» sur le marché, y compris dans un seul pays.

Surtout, les importations de volailles, œufs, sucre, maïs, miel et avoine exemptées de droits de douane seraient plafonnées aux volumes moyens importés sur la période couvrant le second semestre de 2021 et 2022-2023, niveaux au-dessus desquels des tarifs seraient automatiquement réimposés.

Les Vingt-Sept ont accepté d’étendre cette période de référence au second semestre 2021, au lieu des seules années 2022 et 2023 comme prévu initialement, ce qui conduira de facto à abaisser le niveau du plafonnement. Une extension que réclamaient plusieurs États, dont la France, faisant valoir que les volumes importés en 2022-2023 étaient déjà massifs.

Le blé tendre et l’orge non inclus

En revanche, le mécanisme de plafonnement n’inclut toujours pas le blé tendre et l’orge, comme le souhaitaient plusieurs pays – France, Pologne, Hongrie – à l’unisson des organisations agricoles et des eurodéputés.

Le texte adopté ne contient finalement qu’un engagement «renforcé» à activer des mesures de sauvegarde en cas de déséquilibre des marchés, notamment pour les céréales.

Les organisations agricoles exigent toujours l’inclusion du blé et de l’orge dans le mécanisme de plafonnement automatique, et l’extension à l’année 2021 entière de la période de référence pour calculer les volumes plafonnés. Elles s’alarment par ailleurs de voir le compromis actuel servir à l’avenir de base à une future renégociation de l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine.

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