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Importations ukrainiennes : les agriculteurs jugent les restrictions de Bruxelles insuffisantes

Ce 15 février, six organisations agricoles ont jugé la proposition de Bruxelles de réguler l'afflux de produits ukrainiens dans l'UE insuffisante, estimant compromise «la viabilité» du secteur et menaçant de nouvelles manifestations si les restrictions ne sont pas drastiquement renforcées.

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«Si le texte proposé reste inchangé, la viabilité économique des secteurs européens de la volaille, des œufs, du sucre, des céréales et du miel sera menacée», sous la pression d’une concurrence ukrainienne bon marché, avertissent ce 15 février dans un communiqué commun le Copa-Cogeca (organisation réunissant les syndicats agricoles majoritaires de l’UE) et cinq organisations européennes représentant des secteurs-clés (betterave, céréales/oléagineux, volaille, œufs).

La Commission européenne a proposé fin janvier de renouveler pour une année supplémentaire, à partir de juin, l’exemption de droits de douane accordée à l’Ukraine depuis le printemps 2022 pour soutenir le pays en guerre, mais en l’assortissant de «mesures de sauvegarde» pour limiter l’impact des importations.

Ainsi, «des mesures correctives» pourraient être adoptées en cas de «perturbations importantes» sur le marché, et pour trois produits (volaille, œufs, sucre) un «frein d’urgence» stabiliserait les importations aux volumes moyens importés en 2022-2023, au-delà desquels des droits de douane seraient réimposés.

Le plafonnement proposé pour trois produits correspond à des volumes élevés «qui ont précisément provoqué» la crise actuelle, tandis qu’«aucune restriction n’est prévue (automatiquement) pour les céréales et le miel malgré l’importante capacité de production ukrainienne», déplorent les organisations agricoles.

«Malheureusement, le Conseil (les États) et le Parlement européen ne semblent pas enclins à agir. Cette approche ne parviendra pas à répondre aux préoccupations des agriculteurs et entraînera probablement de nouvelles manifestations», voire de nouveaux «embargos unilatéraux» dans les pays frontaliers, mettent-elles en garde.

La concurrence jugée déloyale des importations ukrainiennes faisait partie des principaux motifs de contestation des manifestations agricoles qui ont éclaté à travers l’Europe en janvier.

Les produits agricoles n’atteignent pas l’Afrique, insistent les organisations

«De nombreux produits agricoles n’atteignent pas les marchés prévus», notamment en Afrique et au Moyen-Orient, et restent en Europe, insistent de surcroît les six organisations.

«Les agriculteurs de Roumanie, Bulgarie, Pologne, Hongrie et Slovaquie vendent actuellement leurs produits à des prix environ 40% inférieurs au prix du marché, à supposer qu’ils puissent les vendre […] Des milliers d’exploitations sont confrontées à une menace imminente de faillite», assurent-elles.

Un problème qui «commence à toucher la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche… où les producteurs de céréales, de volaille et de sucre subissent une pression importante» face à des exportations qui «ne répondent pas à nos normes environnementales et sociales» et «plombent les prix».

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