L’ONG autrichienne NOYB, spécialisée dans la protection de la vie privée sur Internet, a annoncé le dépôt de 266 plaintes contre des sites internet dont elles juge les procédures de consentement aux cookies abusives.
«Aujourd’hui, Noyb a déposé 226 plaintes auprès de 18 autorités contre des sites web qui utilisent le logiciel populaire de bannières de cookies “OneTrust” avec des paramètres trompeurs», a annoncé ce 9 juillet cette ONG autrichienne de protection de la vie privée en ligne dans un communiqué.
«La RGPD [Règlement général sur la protection des données] était censée garantir à un utilisateur le plein contrôle de ses propres données, mais être en ligne est devenu une expérience frustrante pour les personnes en Europe», explique Noyb, dont le nom dissimule l’acronyme d’une expression en anglais que l’on peut traduire par «ce n’est pas vos affaires».
Dans son communiqué elle cite un de ses avocats selon lequel certains sites recourent à des bannières tendant à de forcer l’accord de l’utilisateur en rendant le refus des cookies «incroyablement pénible ». Cet avocat souligne que la réglementation européenne dite RGPD, entré en vigueur en 2018, exige «un choix équitable entre oui et non, pas des marathons de clics insensés». Elle réclame que l’option «oui/non» aux cookies – des traceurs informatiques qui permettent des publicités ciblées – soit clairement proposée aux internautes, comme le prévoit un règlement européen.
En août 2021, Noyb avait déjà déposé plus de 400 plaintes et les décisions n’ont pas encore été rendues, même si elle signale que depuis «de nombreux sites ont adapté leurs paramètres en ajoutant des boutons de rejet».
«Au bout d’un an, on en arrive aux cas désespérés qui ne réagissent à aucune sollicitation», déplore Max Schrems, le directeur de l’ONG, lequel ajoute : «Ils doivent être maintenant étudiés par les autorités compétentes.»
Des «statistiques publiées en 2021» citées par l’AFP sans plus de précision montrent que 3% des utilisateurs acceptent les cookies, mais que plus de 90% d’entre eux sont poussés à le faire faute de pouvoir aisément les rejeter.
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