Ce 1er mars débutent les élections législatives en Iran. Près de 61 millions d'électeurs sont appelés aux urnes. Ce scrutin doit permettre de renouveler le Parlement et d'élire l'Assemblée des experts, elle-même chargée de désigner le guide suprême, plus haute autorité de la République islamique.
Les électeurs iraniens ont commencé à voter dans la matinée de ce 1er mars pour les législatives. Comme le veut la tradition, la journée électorale a été lancée à 8h (4h30 GMT) par l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême, qui a appelé à «des élections fortes et ferventes».
Devant des dizaines de caméras, il a déposé un bulletin dans une urne rouge pour renouveler le Parlement et un autre dans une urne bleu pour élire l’Assemblée des experts, chargée de désigner le guide suprême, plus haute autorité de la République islamique.
15 200 candidats, un record
Quelque 61 millions d’électeurs dans ce pays de 85 millions d’habitants sont appelés à participer aux deux scrutins. Les 59 000 bureaux de vote, souvent installés dans des écoles et des mosquées, devaient fermer à 18h (14h30 GMT) mais les horaires d’ouverture pourraient être prolongés dans la soirée, comme lors des précédentes élections.
Les résultats des législatives, auxquelles participent un nombre record de 15 200 candidats, sont attendus le 3 mars, et la nouvelle assemblée se réunira en mai.
La télévision d’État a montré des images de bureaux de vote où femmes et hommes faisaient calmement la queue, séparément, pour s’approcher des urnes avant de ressortir, un doigt encré de bleu pour preuve de leur vote.
Mais des experts s’attendent à un taux de participation historiquement faible, un dernier sondage publié par la télévision d’État ayant indiqué que 41% des personnes interrogées allaient «sans doute» voter.
Lors des dernières législatives, en 2020, seuls 42,57% des électeurs s’étaient déplacés, soit le taux le plus faible depuis la proclamation de la République islamique en 1979, selon les statistiques officielles.
Une élection aux enjeux géopolitiques
Ce scrutin survient dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, rendant la participation des Iraniens d’autant plus cruciale aux yeux de Téhéran. «Les ennemis de l’Iran veulent voir si le peuple est présent» car, dans le cas contraire, «ils menaceront votre sécurité d’une façon ou d’une autre», a prévenu l’ayatollah Khamenei.
Selon lui, «les États-Unis, une majorité de pays européens, les sionistes malveillants, les capitalistes et les grandes entreprises» ont «peur de la puissance du peuple iranien». Le 29 février, les États-Unis avaient déclaré «ne pas s’attendre» à ce que les élections iraniennes soient «libres et équitables».
Le corps des Gardiens de la révolution a également estimé qu’une «forte participation» permettrait de décourager d’éventuelles «interventions étrangères» dans le contexte de la guerre à Gaza opposant Israël au Hamas palestinien soutenu par l’Iran.
Le camp majoritaire, composé de groupes conservateurs et ultraconservateurs parfois rivaux, va continuer à la dominer très largement, comme il le fait dans le Parlement sortant dont il contrôle plus de 230 des 290 sièges.
Les formations centristes, réformatrices et modérées ont été marginalisées depuis le scrutin de 2020 et ne peuvent espérer qu’une poignée d’élus après la disqualification d’un nombre important de leurs candidats.
Les conservateurs vont également renforcer leur contrôle de l’Assemblée des experts, un collège de 88 religieux chargé de nommer et éventuellement de démettre le guide suprême. Un total de 144 candidats sont en lice mais des personnalités notables ont été disqualifiées, au premier rang desquelles l’ancien président modéré, Hassan Rohani (2013-2021).
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