Dans un entretien à la presse régionale, le président sortant a affirmé ne jamais avoir été condescendant avec les Français, assurant que les petites phrases qui ont émaillé son quinquennat ont été sorties de leur contexte.
L’accusation a été récurrente, lorsque Emmanuel Macron était ministre, puis tout au long de son mandat présidentiel. Qu’il s’agisse des «Gaulois réfractaires au changement», des gens «qui ne sont rien» ou encore des citoyens non-vaccinés qu’il souhaitait «emmerder jusqu’au bout», les formules du chef de l’Etat ont souvent été assimilées à du mépris par une partie de l’opinion, et dénoncées à de multiples reprises par les oppositions.
Le 4 avril, le président sortant a contesté cette vision dans le cadre d’un échange avec un panel d’électeurs sélectionné par le groupe Ebra, qui possède plusieurs titres de la presse régionale. «Je n’ai jamais méprisé les Françaises et les Français», a-t-il répondu à une électrice qui lui demandait s’il changerait de comportement en abandonnant ces petites phrases en cas de réélection.
«Je n’ai jamais considéré que c’était des petites phrases, comme si face à quelqu’un je sortais le bon mot que j’avais préparé», a expliqué le chef de l’Etat, voyant plutôt dans ses sorties polémiques le «fruit d’une spontanéité qu’on décontextualise». Au contraire, si chacune des déclarations incriminées avait été remise dans son contexte, les Français se seraient rendu compte que «la familiarité ne signifie pas provocation», a affirmé Emmanuel Macron.
Il y a une chose qui m’importe c’est de ne pas blesser
Revenant en particulier sur la séquence durant laquelle il avait qualifié les salariés d’un abattoir breton d’«illettrées» lorsqu’il était ministre, Emmanuel Macron a rappelé qu’il était allé s’excuser «les yeux dans les yeux». «Il y a une chose qui m’importe c’est de ne pas blesser», s’est-il défendu. En revanche, les autres phrases n’ont selon lui pas blessé d’autres personnes, même si elles ont pu choquer. Elles auraient surtout été déformées ou instrumentalisées par ses opposants afin de dresser de lui «un portrait chinois» à rebours de son tempérament.
«Je suis plutôt un affectif, un tactile qui aime convaincre et qui dit les choses en essayant de trouver des solutions», a-t-il développé, expliquant que son engagement en politique et au service de ses concitoyens a été mû par «une série d’indignations».
Parmi celles-ci, le chef de l’Etat a évoqué les fractures entretenues dans le pays par «les extrêmes et les nationalistes», ou encore le creusement des inégalités qui aboutit à une forme d’«assignation à résidence» pour la partie la plus précaire de la population. «Tout sauf des petites phrases», a conclu le président-candidat.
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