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Kiev : les autorités ont démonté l’étoile surmontant l’obélisque de la victoire sur le nazisme

Les ouvriers de la ville de Kiev ont procédé depuis le 4 novembre au démontage de l'étoile soviétique couronnant un monument dédié à la Seconde Guerre mondiale. Un pas de plus dans la politique de dérussification initiée par l'Ukraine.

Démontage à Kiev le 4 novembre de l’étoile de l’obélisque célébrant la victoire sur le nazisme.

Les autorités de Kiev ont commencé le 4 novembre le démontage de l’étoile en cuivre de trois mètres placée au faîte de l’obélisque de la place Galitskaïa, anciennement place de la Victoire. Haut de 30 mètres, celui-ci avait été érigé en hommage à la résistance des habitants de la ville à l’occupant nazi.

Plus tôt en septembre, les étoiles soviétiques et un panneau d’information en russe avaient été retirés des panneaux latéraux du monument. La date du début de la Seconde Guerre mondiale pour l’Union soviétique (1941) a également été remplacée par la date de déclaration de guerre en Europe de l’Ouest (1939). En février 2023, les autorités municipales avaient également rebaptisé la place de la Victoire en place Galitskaïa.

La troisième vague d’effacement de l’héritage soviétique

Depuis la chute de l’Union soviétique, trois vagues de lutte des mémoires se sont succédé en Ukraine. La première remonte à 1991 : particulièrement active en Ukraine centrale et occidentale, elle s’est traduite par le saccage de monuments célébrant les dirigeants communistes.

La deuxième a été déclenchée en 2014 dans le sillage de l’Euromaïdan et a entraîné une série de «déboulonnages de Lénine» ainsi que des changements de noms de rues et de communes. La Rada avait alors promulgué quatre lois dites de «décommunisation». Entre 2014 et 2016, 25 arrondissements, 987 communes et plus de 50 000 rues avaient ainsi été renommés et 2 389 monuments démontés, dont 1 320 Lénine.

La troisième vague, dite de «dérussification», correspond au début de l’opération militaire russe. Tous les toponymes liés aux empires russe et soviétique sont inscrits dans des listes de commissions chargées de les remplacer. A Kiev par exemple, de nombreuses stations de métro sont sur le point d’être rebaptisées : «L’Amitié des Peuples» deviendra «Europe» ou «Jardin botanique». «Minsk» deviendra «Varsovie» et «Les héros du Dniepr» deviendra «Les héros de Marioupol». De même, la place Léon Tolstoï sera renommée en place Vassili Stouss, du nom d’un poète réprimé par le régime soviétique. Enfin, la commission de la ville dédiée à cette question prévoit de changer les noms de 15 à 20 autres rues et de démonter une soixantaine de plaques commémoratives et monuments supplémentaires.

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