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Kiev réclame sans succès des avions de chasse mais pourrait obtenir des missiles longue portée

Même si les Etats-Unis pourraient fournir aux Ukrainiens des missiles à longue portée, les Occidentaux affichent des réticences face aux dernières exigences de Kiev. Pour Moscou, ces livraisons ne changeront rien à l’issue du conflit.

Les Etats-Unis ne livreront pas d’avions F16 à l’Ukraine. Interrogé le 30 janvier par un journaliste sur cette nouvelle demande de Kiev, le président américain a répondu «non» à la fourniture d’avions de combat. Même chose du côté du chancelier allemand : Olaf Scholz a déclaré le 29 janvier que l’Allemagne n’enverrait pas d’avions de combat en Ukraine. «La question des avions de combat ne se pose même pas. Je ne peux que déconseiller d’entrer dans une guerre d’enchères constante quand il s’agit de systèmes d’armes», a déclaré le chancelier au quotidien Tagesspiegel.

Eurofighter Typhoon de la Luftwaffe lors d'exercices en Israël, en octobre 2021.

Des avions de combat allemands pour l’Ukraine ? Pour Scholz, «la question ne se pose même pas»

Londres a également fait savoir qu’il n’était pas «pratique» d’envoyer aux Ukrainiens ses appareils, des Typhoon et des F-35 «extrêmement sophistiqués», nécessitant des mois de prise en main. Ce 1er février, c’est la Belgique, par la voix de sa ministre de la Défense, qui a exclu «actuellement» de livrer à Kiev de F16 belges. Pour la Pologne, sur laquelle compte régulièrement l’Ukraine, «le sujet n’existe pas», comme l’a déclaré le 31 janvier à l’AFP le vice-ministre de la Défense Wojciech Skurkiewicz. «Pour le moment, il n’y a pas de discussion officielle sur le transfert des F-16», a-t-il précisé à l’agence de presse.

Des refus, pour l’heure catégoriques, qui diffèrent de la position plus ménagée vis-à-vis de Kiev d’Emmanuel Macron. «Rien n’est interdit par principe», a réitéré le président français, lors de son déplacement à La Haye le 30 janvier, ne fermant ainsi pas la porte à l’envoi d’aéronefs tricolores. Ces derniers pourraient être des Mirage 2000, pronostiquait The Telegraph à l’occasion de la visite à Londres du député Renaissance Thomas Gassilloud.

Armements occidentaux : l’Ukraine veut 200 avions

«Concernant les livraisons à l’Ukraine, nous devons étudier les demandes au cas par cas et laisser toutes les portes ouvertes», déclarait alors le président de la Commission de la défense nationale et des forces armées à l’Assemblée nationale. Pour sa part, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a estimé qu’il n’y avait «pas de tabou, mais que ce serait un grand pas» si des avions de combat étaient livrés à Kiev.

Dans la foulée du feu vert de Berlin aux livraisons de chars lourds Leopard 2, suivi de la décision de Washington de fournir à Kiev des chars M1 Abrams, Volodymyr Zelensky avait réclamé à ses alliés occidentaux des avions de chasse ainsi que des missiles à longue portée. En matière d’avions, les attentes de Kiev sont grandes, à en croire l’armée de l’air ukrainienne.

«Si nous pouvions avoir quelques escadrilles pour commencer», déclarait Yuriy Ignat, porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne sur LCI, le 30 janvier, cela permettrait de «former» pilotes et personnels. Et d’ajouter : «Ensuite, si nous avions cinq brigades, trois escadrilles par brigade, nous pourrions avoir jusqu’à 200 avions qui remplaceraient les avions soviétiques obsolètes.»

Pour Moscou, le sort en est jeté

Si Joe Biden a – pour l’heure – fermé la porte aux livraisons d’avions de combat, il n’en est rien concernant les missiles longue portée. Le président américain a en effet déclaré le 31 janvier qu’il allait s’entretenir avec son homologue ukrainien sur ses besoins en armes. Alors qu’un nouveau paquet d’aides militaires, de plus de deux milliards de dollars, serait en préparation à Washington, celui-ci inclurait des missiles GLSDB (pour «Ground Launched Small Diameter Bomb»), selon des sources de l’agence Reuters.

Des armes d’une portée de 150 kilomètres, soit deux fois moins que les missiles à longue portée ATACMS (pour «Army Tactical Missile System») que réclamait Kiev l’été dernier, sans succès. Pour motiver ce refus, Jake Sullivan, conseiller américain à la sécurité nationale, avait alors déclaré que la Maison Blanche n’était pas prête à livrer de telles armes afin d’éviter «l’escalade vers la troisième guerre mondiale».

La présidence russe a réagi ce 1er février, mettant en garde contre une livraison de missiles qui, selon elle, mènerait à «un attisement des tensions, une hausse du niveau d’escalade». «Nous le voyons, cela impliquerait pour nous des efforts supplémentaires, mais ça ne changera pas le cours des événements, l’opération militaire spéciale continuera», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. 

Livraison de chars lourds : l’Occident dit vouloir éviter l’escalade, une posture intenable ?

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