Le président ukrainien a déploré les pertes «terrifiantes» de la bataille de Severodonetsk, réclamant davantage d'armes à l'Occident. Depuis plusieurs jours, les responsables ukrainiens alertent sur le nombre de leurs soldats tués dans les combats.
«Le coût humain de [la] bataille [de Severodonetsk] pour nous est très élevé. Il est juste terrifiant», a déclaré le 13 juin le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que les forces russes continuent de renforcer leur contrôle de cette ville de l’est ukrainien, stratégique pour le contrôle du Donbass.
Dans son allocution quotidienne aux Ukrainiens diffusée sur Telegram, le dirigeant a poursuivi : «La bataille du Donbass restera sûrement dans l’histoire militaire comme l’une des batailles les plus violentes en Europe.»
«Jusqu’à 100 soldats ukrainiens [sont tués et] 500 blessés chaque jour» dans les combats avec l’armée russe, avait déclaré le 9 juin le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov. Volodymyr Zelensky avait de son côté indiqué le 1er juin que son armée perdait «entre 60 à 100 soldats» quotidiennement.
Volodymyr Zelensky demande à l’Occident d’obtenir «davantage d’armes»
«Nous avons affaire au Mal absolu», a commenté Volodymyr Zelensky dans la soirée du 13 juin, avant d’ajouter : «Nous n’avons pas d’autre choix que d’avancer et de libérer notre pays.»
Volodymyr Zelensky a par ailleurs une nouvelle fois appelé les Occidentaux à fournir «davantage d’armes» à l’armée ukrainienne, au moment où les troupes russes contrôlent en majeure partie Severodonetsk et continuent de pilonner l’artillerie ukrainienne.
L’armée ukrainienne abandonne le centre de la ville
Plus tôt dans la soirée, le gouverneur de la partie de la région de Lougansk contrôlée par Kiev, Serguiï Gaïdaï, avait indiqué que «70-80% de la ville» était occupée par les Russes, précisant que les trois ponts reliant Severodonetsk à sa ville voisine de Lyssytchansk «étaient détruits».
Dans un communiqué cité par l’AFP, l’état-major ukrainien a lui-même reconnu avoir abandonné le centre de Severodonetsk, à la suite d’une nouvelle offensive russe.
«Avec le soutien de l’artillerie, l’ennemi a mené un assaut à Severodonetsk, a enregistré un succès partiel et repoussé nos unités du centre-ville. Les hostilités se poursuivent», a ainsi rapporté l’état-major le matin du 13 juin.
Le dirigeant de la République populaire de Lougansk, Edouard Bassourine, a pour sa part expliqué que les dernières divisions ukrainiennes présentes à Severodonetsk étaient «bloquées» et qu’elles avaient «deux possibilités […] : se rendre ou mourir».
L’opération militaire russe lancée le 24 février en Ukraine a pour but, selon Vladimir Poutine, de protéger les populations russophones de la région du Donbass, victimes selon lui d’un «génocide». Ces régions, qui avaient fait sécession après le coup d’Etat du Maïdan, refusant de reconnaître les autorités qui en étaient issues, ont été la cibles de bombardements récurrents de la part de Kiev depuis 2014.
Cette opération militaire a été vivement condamnée par l’Ukraine et ses alliés, qui la considèrent comme une guerre d’invasion. Les sanctions occidentales se sont depuis lors multipliées contre Moscou.
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