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Kosovo : la tension perdure après les affrontements entre des Serbes et les soldats de l’OTAN

Après plusieurs jours de tensions, le face-à-face entre la police kosovare et les Serbes du nord de la province a dégénéré. Le président serbe Aleksandar Vucic doit rencontrer les ambassadeurs des pays occidentaux parrainant le Kosovo séparatiste.

Le président serbe Aleksandar Vucic rencontre ce matin du 30 mai les ambassadeurs de cinq pays occidentaux, parrains de Pristina : Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Italie et Allemagne. La veille au soir, le chef d’Etat avait appelé les pays dits du Quint à «raisonner leur enfant».

La situation restait tendue le 30 mai, des manifestants serbes continuant d’affluer devant la municipalité de Zvecan.Le 29 mai en fin de journée, de violents affrontements ont éclaté dans le nord de la province du Kosovo, entre la police kosovare et les soldats de la force emmenée par l’OTAN (KFOR) d’une part, et des Serbes d’autre part.

Ces derniers étaient venus manifester contre l’intronisation de nouveaux maires à l’issue d’élections anticipées très largement boycottées par la population serbe, encore majoritaire dans ces localités du nord de l’entité séparatiste du Kosovo, non reconnue par Belgrade. Quelque 120.000 Serbes vivent au Kosovo (qui compte 1,8 million d’habitants) dont un tiers environ dans le Nord.

Au moins 52 Serbes ont été blessés dans ces incidents, dont trois grièvement, a précisé depuis Belgrade Aleksandar Vucic, accusant «les forces spéciales» de la police de Pristina d’avoir blessé par balles un homme de 50 ans.

Côté KFOR, selon le ministère hongrois de la Défense, plus de 20 soldats hongrois figurent parmi les blessés, dont sept grièvement atteints. Dans un tweet, le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a fait part de 11 soldats italiens blessés. «Nous ne tolérerons pas de nouvelles attaques contre la KFOR», a mis en garde la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

Pristina a ignoré les mises en garde occidentales

«Il est fondamental d’éviter de nouvelles actions unilatérales de la part des autorités kosovares et que toutes les parties fassent immédiatement un pas en arrière pour faire baisser les tensions», a-t-elle ajouté dans un communiqué. L’OTAN a qualifié ces violences de «totalement inacceptables».

La tension était montée d’un cran le 26 mai, lorsque Pristina a décidé d’imposer par la force les nouveaux édiles, faisant fi des appels à la retenue des chancelleries occidentales. La veille de ces violents affrontements, le 28 mai, les ambassades de France, d’Allemagne, d’Italie, de Grande-Bretagne, des États-Unis ainsi que de l’Union européenne au Kosovo avaient enjoint Pristina a n’entreprendre «aucune nouvelle mesure pour forcer l’accès aux bâtiments municipaux de Leposavic, Zubin Potok et Zvecan». Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avait appelé Pristina à «ne pas prendre de mesures unilatérales et déstabilisatrices».

Les autorités autoproclamées kosovares avaient annoncé la tenue d’élections anticipées dans ces localités majoritairement peuplées de Serbes suite à la vague de démissions, fin 2022, d’élus et de fonctionnaires afin de protester contre la volonté de Pristina de faire interdire les plaques minéralogiques serbes. Des élections boycottées par les Serbes, qui n’ont totalisé que 3% de participation et ainsi dépourvues de légitimité selon eux. 

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