L'armée serbe a ramené «à la normale» le nombre de ses troupes le long de la frontière avec le Kosovo, a assuré ce 2 octobre le chef d'état-major des armés Milan Mojsilovic. Washington s'était inquiété de déplacements de troupes à la frontière.
«Le régime de fonctionnement des unités (…) dans la zone de sécurité» le long de la «ligne administrative avec le Kosovo a été ramené à la normale», a déclaré le général Mojsilovic dans une déclaration à la presse à Belgrade, précisant que le nombre de militaires avait été réduit de 8 350 à 4 500, une semaine après les dernières violences dans le nord du Kosovo.
La Maison Blanche avait observé le 29 septembre «la mise en place sans précédent d’artillerie sophistiquée, de chars et d’unités d’infanterie» à la frontière du Kosovo, a détaillé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, précisant que ces mouvements de troupes avaient eu lieu «depuis une semaine».
Le 24 septembre, une série d’affrontements entre un groupe de Serbes lourdement armés et les forces de l’ordre kosovares avait abouti à la mort de trois Serbes et d’un policier kosovar. Pristina avait immédiatement accusé Belgrade d’être derrière cette attaque «criminelle et terroriste».
L’OTAN renforce son dispositif
L’OTAN a, de son côté, annoncé le 1er octobre que sa mission militaire au Kosovo, forte de 4 500 soldats, serait renforcée par 600 militaires britanniques, dont 400 sont déjà sur place, dans le cadre d’un exercice.
Les tensions dans la province autoproclamée connaissent un vif regain depuis le mois de mai et la décision de Pristina d’organiser des élections anticipées dans des localités majoritairement peuplées de Serbes. Le Kosovo a proclamé unilatéralement son indépendance en 2008, reconnue par les Etats-Unis et la plupart des pays occidentaux, mais pas par la Serbie, la Russie, la Chine, l’Inde ou encore l’Espagne, mais aussi l’ONU et l’UE.
Belgrade a perdu le contrôle de ce territoire en 1999, ayant été privé du droit d’y déployer son armée par l’accord de Kumanovo, signé le 9 juin 1999 avec l’OTAN à la suite d’une campagne de bombardements de la Serbie qui aura duré 78 jours. Environ 120 000 Serbes vivent au Kosovo, dont un tiers dans le nord, sur une population de 1,8 million d’habitants, en grande majorité des Albanais.
Kosovo : Vucic demande à la communauté internationale de «ne pas faire pression sur Belgrade»