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A la tribune de l’ONU, Bamako étrille les autorités françaises, «profondément anti-françaises»

Le Premier ministre malien par intérim, Abdoulaye Maïga, a étrillé le gouvernement français à la tribune de l'ONU en lui reprochant d'avoir «trahi» l'héritage des Lumières, vantant par la même occasion le nouveau partenariat de Bamako avec Moscou.

Le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, s’en est violemment pris ce 25 septembre à la tribune de l’ONU au gouvernement français, qu’il a qualifié de «junte», ainsi qu’à plusieurs responsables africains et au secrétaire général de l’ONU.

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Evoquant le retrait des militaires français de la force Barkhane du Mali, il a estimé lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations unies que le Mali avait été «poignardé dans le dos par les autorités françaises».

«Les autorités françaises, profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des Lumières, se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme», a déclaré le colonel Maïga, désigné Premier ministre par intérim en août par le chef du gouvernement malien, le colonel Assimi Goïta.

Accusant le gouvernement français de «pratique néocoloniale, condescendante, paternaliste et revancharde», il a en revanche salué «les relations de coopération exemplaire et fructueuse entre le Mali et la Russie».

Le secrétaire général de l’ONU également pointé du doigt par Bamako

Le Premier ministre par intérim a rejeté les déclarations du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui a affirmé, il y a quelques jours lors d’une interview à RFI et France 24, que les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis début juillet n’étaient pas des «mercenaires», contredisant les accusations de Bamako.

«Souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique», a lancé le colonel, qualifiant l’affaire de «bilatérale et judiciaire».

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Alors que cette affaire a tourné à la crise diplomatique entre les deux pays voisins, il a estimé que cela «ne [relevait] pas des attributions du secrétaire général des Nations unies». «M. le secrétaire général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements», a-t-il ajouté, avant de répéter sa demande d’une réforme de la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali, la Minusma, en cours de revue par l’ONU.

Le colonel Maïga a également vertement critiqué plusieurs responsables africains, comme le président nigérien Mohamed Bazoum, qu’il a accusé de ne pas être nigérien, ou le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, en décrivant la «manœuvre» permettant à un président de «conserver le pouvoir pour lui seul et son clan» en changeant la Constitution pour obtenir un troisième mandat.

Il a également accusé le président en exercice de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, de «mimétisme» des Nations unies. «Il est important de lui préciser que le secrétaire général des Nations unies n’est pas un chef d’Etat et le président en exercice de la Cédéao n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la Cédéao», a-t-il déclaré.




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