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La Corée du Nord affirme avoir testé un nouveau «drone» sous-marin d’attaque nucléaire

La Corée du Nord a affirmé avoir testé un drone d'attaque nucléaire sous-marin capable de déclencher un «tsunami radioactif». Pyongyang accuse les Etats-Unis et la Corée du Sud d'être à l'origine de la détérioration de la sécurité régionale.

Selon l’agence KCNA, Pyongyang a affirmé ce 24 mars avoir procédé au test d’un nouveau système sous-marin de lancement de missiles nucléaires. «Ce drone d’attaque nucléaire sous-marin peut être déployé sur toute côte et port ou remorqué par un navire de surface», le but de cette arme étant de «s’infiltrer furtivement dans les eaux opérationnelles et de produire un tsunami radioactif à grande échelle […] pour détruire les groupes d’attaquants navals et les principaux ports opérationnels de l’ennemi».

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a personnellement supervisé les essais, selon KCNA. L’agence a également affirmé que Pyongyang avait tiré le 22 mars des missiles de croisière stratégiques «équipés d’une ogive d’essai simulant une ogive nucléaire».

Néanmoins, des analystes cités par l’AFP ont mis en doute les affirmations de la Corée du Nord. L’idée que Pyongyang possède «un drone sous-marin à capacité nucléaire devrait être accueillie avec scepticisme», a ainsi estimé le professeur Leif-Eric Easley de l’université Ewha à Séoul. «Les affirmations de Pyongyang concernant un nouveau système d’armement ne sont pas la même chose qu’une démonstration crédible de ses capacités», a-t-il ajouté. Dans un message sur Twitter, l’analyste américain Ankit Panda n’excluait pas que l’allégation de test soit une «tentative de tromperie» ou une «opération psychologique». Malgré tout, l’affirmation de Pyongyang a été jugée «choquante» par le chercheur Cheong Seong-chang, de l’Institut sud-coréen Sejong. Si c’est avéré, on voit mal comment Séoul «pourrait répondre à une nouvelle arme aussi redoutable de la Corée du Nord», a-t-il analysé.

Pyongyang veut «mettre en garde l’ennemi contre une véritable crise nucléaire»

Par ailleurs, l’agence KCNA a décrit les exercices conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, baptisés «Freedom Shield», comme un exercice visant à «occuper» la Corée du Nord. L’exercice du drone d’attaque nucléaire sous-marin aurait ainsi été mené «dans le but de mettre en garde l’ennemi contre une véritable crise nucléaire», a rapporté l’agence.

Une vue en hauteur de Pyongyang, de laquelle se dégage la tour du Juche dans la brume matinale (image d'illustration).

La Corée du Nord, une forteresse isolée qui nourrit les fantasmes du monde médiatique

Après une année record d’essais d’armes et de menaces nucléaires croissantes de Pyongyang en 2022, Séoul et Washington ont renforcé leur coopération en matière de défense et ont mené du 13 au 23 mars 2023 leurs exercices militaires conjoints les plus importants depuis cinq ans. La Corée du Nord considère tous les exercices de ce genre comme les répétitions d’une invasion de son territoire, et a averti à plusieurs reprises qu’elle y répondrait de manière «massive».

Kim Jong-un a également souligné que les capacités nucléaires du Nord se «renforçaient à un rythme plus rapide». En 2022, Pyongyang a qualifié d’«irréversible» son statut de puissance nucléaire. Le leader nord-coréen a récemment appelé à une augmentation exponentielle de sa production d’armes, y compris d’armes nucléaires tactiques.

Washington a de son côté réaffirmé à plusieurs reprises son engagement «sans faille» à défendre la Corée du Sud en utilisant «toute la gamme de ses capacités militaires, y compris nucléaires».

La déclaration de la Corée du Nord intervient environ une semaine après que Pyongyang a procédé au tir d’essai de son missile le plus puissant, le Hwasong-17, son deuxième test de missile balistique intercontinental (ICBM) en 2023.

Kim Jong-un supervise des manœuvres simulant une contre-attaque nucléaire contre Séoul et Washington

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