Le ministère russe a annoncé avoir mené des «représailles massives» contre l'Ukraine après l'attaque «terroriste» de la région Briansk le 2 mars dernier. Le président Volodymyr Zelensky a de son côté dénoncé de «misérables tactiques».
Dans son briefing quotidien du 9 mars, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir mené, le jour même, des «représailles massives […] en réponse aux actes terroristes organisés par le régime de Kiev le 2 mars 2023 dans la région de Briansk».
Le 2 mars dernier, deux civils avaient perdu la vie et un enfant avait été blessé dans ce que Moscou avait qualifié d’opération «terroriste» menée par des «saboteurs ukrainiens» dans la région russe de Briansk.
Un attaque revendiquée le lendemain par le militant d’obédience néonazie Denis Kapoustine (également connu sous le nom de Denis Nikitine). Il avait alors assuré que l’attaque avait été menée en coordination avec les autorités ukrainiennes, ce que Kiev dément.
La Défense russe assure avoir visé l’«infrastructure militaire», le «complexe militaro-industriel» et «des installations énergétiques»
Lors de son briefing du 9 mars, le ministère russe a expliqué avoir fait usage d’«armes de haute précision à longue portée basées dans les airs, en mer et au sol notamment à l’aide du complexe de missiles hypersoniques Kinjal». Il a précisé avoir visé «des éléments clés de l’infrastructure militaire ukrainienne, des entreprises du complexe militaro-industriel, ainsi que des installations énergétiques».
«L’objectif de la frappe a été rempli. Toutes les cibles désignées ont été touchées», a-t-il encore ajouté.
Zelensky dénonce de «misérables tactiques»
Côté ukrainien, le commandant en chef des forces armées, Valery Zaloujny, a indiqué que la défense aérienne avait abattu «34 missiles» russes sur 81, ainsi que quatre drones Shahed.
Le maire de Kiev, l’ancien boxeur Vitali Klitschko, a lui fait savoir sur ses réseaux sociaux que des «explosions» avaient retenti dans la capitale ukrainienne et que deux personnes avaient été blessées. Selon l’administration militaire de Kiev, la ville a subi des «coupures d’électricité d’urgence» ne permettant «pas d’assurer le chauffage de 40% des consommateurs».
Le gouverneur de la ville de Lviv – située dans l’ouest de l’Ukraine, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière polonaise – Maksym Kozytsky a lui rapporté sur Telegram qu’un missile, qu’il a attribué à la Russie, avait détruit trois maison dans le district de Zolotchiv et qu’au moins quatre civils avaient perdu la vie.
Le chef de l’administration présidentielle, Andriï Iermak, a de son côté fait valoir sur le même réseau social que trois personnes avaient été tuées dans la ville de Kherson, dénonçant «les terroristes russes» responsables d’après lui.
Le maire de la ville de Kharkiv, Igor Terekhov, a déclaré à la télévision que sa localité avait également eu à subir des bombardement, affirmant qu’il n’y avait «plus d’électricité dans toute la ville».
Commentant dans la matinée l’opération russe, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déploré sur Telegram de «misérables tactiques» visant, selon lui, à «intimider les Ukrainiens».
Le ministère russe explique avoir perturbé «le transfert des réserves et le transport ferroviaire des armes étrangères»
Le ministère russe de la Défense a conclu son briefing soulignant que «les sites où étaient basés les drones de combat [ukrainiens] avaient été détruits», ajoutant avoir perturbé «le transfert des réserves et le transport ferroviaire des armes étrangères» et mis «hors services» les «capacités des infrastructures de réparation du matériel militaire et de production de munitions».
Pour rappel, la Russie a lancé une «opération militaire spéciale» en Ukraine le 24 février 2022. Kiev et ses alliés dénoncent, depuis, une guerre d’invasion ne répondant à aucune provocation de la part de Kiev. Les Occidentaux ont multiplié ces 12 derniers mois les sanctions économiques contre la Russie, ainsi que les livraisons d’armements à Kiev. Moscou, de son côté, a justifié son offensive militaire en invoquant, notamment, la nécessité de protéger les populations du Donbass, les autorités locales étant en conflit avec le pouvoir central ukrainien depuis le coup d’Etat de Maïdan de 2014. Les autorités russes ont également dit vouloir «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine et ont dénoncé la menace pour leur territoire que représente, selon elles, l’expansion vers l’est de l’OTAN.
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