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La France en état d’alerte, le Louvre évacué, 7 000 militaires déployés au lendemain de l’attentat d’Arras

La France s'est réveillée le 14 octobre en état d'alerte attentat, au lendemain du meurtre de Dominique Bernard, professeur de français devant un lycée d'Arras, poignardé à mort par un jeune homme fiché pour radicalisation, un acte qualifié de «terrorisme islamiste» par Emmanuel Macron. Le musée du Louvre a aussi été évacué après une alerte.

Des policiers français du Raid et des secouristes se tiennent devant le lycée Gambetta à Arras, dans le nord de la France, le 13 octobre 2023.

France : un enseignant poignardé à mort dans un lycée à Arras, deux blessés graves

Jusqu’à 7 000 soldats de la force Sentinelle (lutte antiterroriste) vont être déployés sur le territoire « d’ici à lundi soir et jusqu’à nouvel ordre», a annoncé l’Elysée au lendemain de l’attaque survenue le 13 octobre, à trois jours de la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty.

Cet enseignant d’histoire-géographie avait été décapité le 16 octobre 2020, peu après être sorti de son collège en banlieue parisienne, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression.

L’attaque d’Arras survient aussi dans une «atmosphère extrêmement négative» en raison du conflit entre Israël et le Hamas, a souligné le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, affirmant qu’il existait un «lien entre ce qu’il s’est passé sans doute dans le Proche-Orient et le passage à l’acte» de l’assaillant.

Ambiance tendue dans l’Hexagone

Le gouvernement français a condamné l’attaque du Hamas contre l’État hébreu. Symboliquement, la Tour Eiffel et l’Assemblée nationale ont été illuminées aux couleurs du drapeau d’Israël le 9 octobre au soir. «Israël a le droit de se défendre en éliminant les groupes terroristes, dont le Hamas, par des actions ciblées mais en préservant les populations civiles, car c’est là le devoir des démocraties», a déclaré le 12 octobre Emmanuel Macron. Par ailleurs, l’exécutif français a interdit les manifestations de soutien à la Palestine, par crainte de troubles à l’ordre public.

La Première ministre Élisabeth Borne, à la suite de l’attentat d’Arras le 13 octobre, a décidé de relever le niveau d’alerte Vigipirate au niveau «urgence attentat», le plus élevé de ce dispositif de sécurité, qui permet la mobilisation exceptionnelle de moyens.

Le musée du Louvre a été évacué et exceptionnellement fermé samedi 14 octobre à la mi-journée «pour raisons de sécurité», après avoir reçu «un message écrit faisant état d’un risque», a précisé un porte-parole du musée.

Le proviseur de la cité scolaire Gambetta, dans le centre d’Arras, a décidé de rouvrir l’établissement samedi 14 octobre pour les élèves et les enseignants «qui le souhaitent», selon le président Emmanuel Macron, qui s’est rendu sur place vendredi. Devant le collège-lycée endeuillé, des lycéens venus se recueillir étaient encore sous le choc.

Hommages à Dominique Bernard, qui s’est interposé

Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a annoncé le déploiement de 1 000 personnels de prévention dans les établissements scolaires, et s’est rendu à Arras le 14 octobre. Dans toute la France, 500 établissements seront ouverts samedi, et un «moment d’union et de recueillement» est prévu lundi 16 octobre, a indiqué Attal. Une minute de silence a par ailleurs été observée le 13 octobre le soir, avant le coup d’envoi du match de football Pays-Bas – France.

Au moins dix personnes ont été placées en garde à vue, dont l’assaillant et deux de ses frères, a indiqué une source policière. L’un était déjà incarcéré après sa condamnation pour sa participation à un projet d’attentat, a précisé cette source.

L’assaillant est passé à l’acte au moment de l’intercours à 11H00 locale le vendredi 13 octobre. La victime tuée, Dominique Bernard, enseignant de français au collège, «s’est interposé d’abord, et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies», a souligné Emmanuel Macron, appelant les Français à «faire bloc» face à «la barbarie du terrorisme islamiste».

Originaire d’Arras, père de trois grandes filles et marié à une enseignante, ce professeur agrégé de lettres modernes de 57 ans était «apprécié de ses élèves et de ses collègues», selon les témoignages recueillis par l’AFP. Il a été tué devant l’établissement, où un autre enseignant a également été blessé, a indiqué le procureur antiterroriste Jean-François Ricard, chargé de l’enquête.

L’assaillant interpellé la veille par la DGSI

L’assaillant, Mohammed Mogouchkov, fiché pour radicalisme et qui faisait l’objet d’un suivi récent de la part de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a ensuite circulé dans le collège-lycée. Il s’en est pris à «un agent technique qu’il a blessé de plusieurs coups de couteau, et un agent d’entretien qui a également été blessé», a précisé Ricard.

La droite a exhorté le gouvernement à instaurer «l’État d’urgence», tandis que l’extrême droite a pointé des «failles» et appelé à la démission du ministre de l’Intérieur. Mohammed Mogouchkov, âgé d’une vingtaine d’années, était sous écoute, et la DGSI l’a interpellé la veille des faits «pour vérifier s’il n’avait pas d’arme sur lui» et pour «regarder son téléphone et notamment les messageries cryptées», a indiqué Gérald Darmanin. 

Né, selon l’administration française, dans la république russe à majorité musulmane d’Ingouchie, il est, selon une source policière de nationalité russe, arrivé en France en 2008. Son père, également fiché S, a été expulsé en 2018 selon Darmanin, mais lui ne pouvait légalement l’être, car il est entré en France avant l’âge de 13 ans.

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