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La Hongrie, la Pologne et la Slovaquie maintiennent leur interdiction des céréales d’Ukraine

La levée par Bruxelles de l'interdiction d'importation de céréales ukrainiennes pour cinq Etats de l'UE a suscité l'opposition immédiate de la Hongrie, de la Pologne et de le Slovaquie.

Céréales ukrainiennes : la Pologne veut prolonger unilatéralement l’interdiction d’importation

Bruxelles a annoncé le 15 septembre la fin de l’interdiction imposée par cinq Etats de l’UE sur l’importation de céréales ukrainiennes, en contrepartie d’un engagement de Kiev à maîtriser l’afflux de grains.

Pas de quoi convaincre la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie, qui ont aussitôt confirmé maintenir de façon unilatérale leur interdiction sur l’importation de céréales ukrainiennes.

«La Hongrie va fermer ses frontières à 24 produits ukrainiens», donc bien davantage que les quatre actuellement concernés, afin de «protéger les intérêts de nos agriculteurs», a indiqué le ministre hongrois de l’Agriculture Istvan Nagy.

«Nous ne sommes pas d’accord avec la décision de la Commission européenne et dans l’intérêt des agriculteurs et des consommateurs polonais, nous prenons des mesures nationales», a déclaré le porte-parole du gouvernement Piotr Muller à l’agence PAP. «Nous défendrons sans aucun doute les intérêts des agriculteurs polonais», a déclaré le Premier ministre Mateusz Morawiecki, dont le parti Droit et Justice bénéficie d’un fort soutien dans les régions agricoles.

La Commission européenne avait conclu fin avril avec cinq Etats membres (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) un accord leur permettant de bloquer sur leur sol la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens afin de protéger leurs agriculteurs, à condition qu’ils n’empêchent pas le transit des céréales vers d’autres pays.

A la suite de la levée des droits de douane de l’UE en mai 2022, ces pays avaient vu affluer les céréales à prix bradé venues d’Ukraine, mais bloquées sur leur sol du fait de problèmes logistiques au lieu de rejoindre l’Afrique et le Moyen-Orient. Plusieurs avaient unilatéralement interdit l’importation, pour endiguer la saturation de leurs silos et l’effondrement des prix locaux.

Des restrictions que Bruxelles –gardien de la politique commerciale de l’UE– avait ensuite formellement autorisées puis prolongées jusqu’au 15 septembre, sous réserve que ces pays maintiennent le passage des grains vers d’autres destinations.

Kiev s’engagerait à maîtriser le flux

«Grâce à ces mesures temporaires, les distorsions de marché dans ces cinq Etats ont disparu», et l’amélioration des conditions logistiques a permis d’augmenter l’acheminement des céréales vers d’autres pays, s’est félicité la Commission. «En conséquence, les mesures existantes expireront aujourd’hui».

Kiev, farouchement opposé aux restrictions, s’est félicité du «respect des règles du libre-échange»: «c’est un exemple de véritable unité et de confiance entre l’Ukraine et l’UE. L’Europe gagne toujours lorsque les règles fonctionnent et que les accords sont mis en œuvre», a réagi le président Volodymyr Zelensky.

Soucieuse de donner des gages aux pays de l’Est, la Commission précise qu’en contrepartie, Kiev s’est engagé à adopter dans un délai d’un mois des mesures pour «éviter des envolées» des volumes de grains, par exemple via un système de licences d’exportation.

D’ici là, l’Ukraine mettrait en place «des mesures efficaces» pour contrôler les exportations et éviter de déstabiliser les pays frontaliers. Kiev devra soumettre d’ici le 18 septembre un «plan d’action» à Bruxelles, qui promet de ne pas ré-imposer de restrictions «tant que les mesures prises seront pleinement efficaces».

Des garanties qui n’ont pour l’heure pas convaincu trois pays membres de l’UE. 

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