Le constructeur automobile nord-américain a annoncé la suppression de 3 800 postes en Europe. Aux Etats-Unis, il va profiter des subventions votées l’été dernier pour investir dans la modernisation de ses usines en vue du passage au tout électrique.
Le groupe Ford a annoncé ce 14 février qu’il allait supprimer 3 800 emplois en Europe, dont 2 300 en Allemagne et 1 300 au Royaume-Uni, notamment dans les équipes de recherche et développement (R&D). Les 200 autres suppressions de postes toucheront d’autres pays européens non précisés.
Lors d’une conférence de presse, le constructeur automobile étasunien a expliqué qu’il souhaitait créer une «structure de coûts plus compétitive» en Europe, où il rencontre des difficultés. Ford va notamment réduire le nombre de modèles conçus pour l’Europe en se concentrant à l’avenir sur ses modèles électriques et sur ses ventes très profitables de véhicules utilitaires. Les équipes de conception de véhicules vont ainsi être divisées par deux.
En Allemagne, le constructeur supprimera 1 700 postes dans la R&D ainsi que 600 autres postes dans des fonctions administratives, notamment sur l’important site Ford de Cologne et sur celui d’Aix-la-Chapelle, dans l’ouest du pays.
La confirmation de ces suppressions de postes était attendue après leur annonce fin janvier par le syndicat allemand IG Metall. «L’entreprise souhaite réaliser les principales tâches liées au développement en Amérique du Nord», dans le contexte d’un «passage du moteur thermique au moteur électrique», avait alors expliqué le syndicat. Au Royaume-Uni, il prévoit 1 000 suppressions de postes dans la R&D et 300 dans les fonctions support.
Les subventions électriques de Biden
Après ces départs, qui s’effectueront sur trois ans et sur la base du volontariat, 3 400 ingénieurs continueront de travailler sur les produits de la marque en Europe.
Cette annonce du constructeur survient alors que la crainte de délocalisation des industries automobiles monte en Europe, depuis que Washington a introduit de larges subventions en faveur des véhicules électriques construits aux Etats-Unis, dans son plan baptisé IRA (Inflation Reduction Act).
Ford est engagé dans la course vers l’électrique, une technologie coûteuse qui requiert une modernisation complète des usines existantes. Dans cette optique, ses sites européens se préparaient déjà à la réorganisation des activités du groupe. Mais jusqu’à récemment, les emplois du site de Cologne semblaient préservés.
Ford a également annoncé à l’été 2022 des suppressions de plusieurs milliers de postes aux Etats-Unis et en Inde, à l’occasion de conversions d’usines vers l’électrique.
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