La force de maintien de la paix dirigée par l'Otan au Kosovo (KFOR) a mis en garde Pristina le 17 juillet après l'achat de drones armés à la Turquie, rappelant qu'elle était seule en charge de son espace aérien.
«Concernant l’utilisation de toutes les catégories de drones et les limitations correspondantes, y compris concernant le TB-2 Bayraktar, le commandant de la KFOR a l’autorité principale sur l’espace aérien au-dessus du Kosovo», a affirmé le 17 juillet la KFOR, au lendemain de l’annonce par le Premier ministre de l’entité kosovare Albin Kurti de la livraison de TB-2 Bayraktar.
Kurti a publié le 16 juillet sur les réseaux sociaux des photos le montrant à côté des nouveaux drones. «Nous avons ajouté à l’arsenal de notre armée les drones TB-2 Bayraktar que nous avons achetés à la Turquie», s’est félicité Albin Kurti, ajoutant: «le Kosovo est désormais plus sûr et toujours fier!».
Le TB-2 Bayraktar a été médiatisé lors de la victoire écrasante de l’Azerbaïdjan, allié d’Ankara, contre l’Arménie en 2000. Il a été acheté par une dizaine d’armées, selon le Military Balance de l’International Institute for Strategic Studies (IISS).
Le gouvernement de l’entité kosovare veut transformer la Force de sécurité du Kosovo (KSF), une force d’urgence légèrement armée, en une armée régulière de 5.000 hommes, avec 3.000 réservistes. Mais la KFOR, présente dans le pays depuis la guerre de 1998-99, reste la principale institution en charge de la sécurité du pays avec 4.500 soldats de 27 pays.
La Serbie n’a jamais reconnu l’indépendance autoproclamée en 2008 par son ex-province du Kosovo, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais. Soutenu par Washington, Londres et Paris, le Kosovo n’est toutefois reconnu ni par l’ONU ni par l’UE, plusieurs Etats membres s’y refusant. Il n’est pas non plus reconnu par la Russie et la Chine.
Les tensions restent fortes au Kosovo après des mois d’émeutes dans le nord. Fin mai, plus de 30 soldats de la Kfor ont été blessés. Pristina avait en effet essayé d’installer par la forces des maires albanais dans des villes à majorité serbe, après des élections n’ayant vu que 3% de participation.
Kurti doit rencontrer cette semaine le président serbe Aleksandar Vucic à Bruxelles, où les deux parties sont soumises à une forte pression de la part de l’Union européenne pour réduire les tensions.
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