Si elle est élue, Marine Le Pen ne s'interdira pas de piocher hors de son parti pour former un gouvernement, tout en disant attendre le résultat des législatives avant d'annoncer ses choix pour ne pas «précéder la volonté des Français».
Sur France Bleu Normandie, Marine Le Pen, qui se prépare à son deuxième tour face à Emmanuel Macron, s’est prononcée pour un «gouvernement d’union nationale» à l’issue de son élection. Pas question cependant d’avancer un gouvernement à l’avance, la candidate du Rassemblement national dit vouloir prendre compte du vote aux législatives pour se prononcer afin de ne pas «précéder la volonté des Français».
«C’est à l’issue de ces élections législatives que j’irai chercher partout sans tenir compte des étiquettes [..] et des engagements partisans y compris précédents ceux qui m’apparaissent être les meilleurs dans le domaine que le Premier ministre leur confira», a-t-elle poursuivi à ce propos, assurant au passage qu’un de ses ministres pourrait avoir le «même profil» qu’Arnaud Montebourg. Malgré des divergences, la candidate à la présidentielle a loué «le courage» de l’ancien ministre socialiste «quand il a démissionné pour s’opposer à la vente d’Alstom».
Présidentielle : "Je veux un gouvernement d'union nationale (…) même Arnaud Montebourg pourrait y participer", affirme Marine Le Pen, invitée de #MaFrancepic.twitter.com/timzmg4Z5Z
— France Bleu (@francebleu) April 18, 2022
Marine Le Pen dit se moquer «complètement des appartenances à tel ou tel mouvement politique» et assure que son gouvernement sera «entièrement au service des Français» avec des personnalités issues «très certainement de la droite et très certainement de la gauche». «C’est aussi ça mon objectif : prendre le meilleur de la droite et le meilleur de la gauche», a-t-elle martelé.
Elle a tout de même cité le nom de l’ancien magistrat, député UMP et actuel eurodéputé RN Jean-Paul Garraud pour le poste de ministre de la Justice : «un homme extrêmement expérimenté», qui fut aussi «rapporteur de la loi sur l’interdiction du voile intégral».
Marine Le Pen balaie les accusations de détournement d’argent public européen
Le même jour, lors d’une visite de campagne au marché de Saint-Pierre-en-Auge, la candidate RN a dénoncé «un coup fourré de l’Union européenne à quelques jours du second tour» en réponse aux accusations de détournement d’argent public européen.
«Alors les coups fourrés de l’Union européenne, quelques jours avant le second tour, j’ai une grande habitude de cela et je pense que les Français ne sont absolument pas dupes», a-t-elle souligné.
Elle est accusée avec plusieurs de ses proches par l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) d’avoir détourné environ 600 000 euros d’argent public européen au cours de leurs mandats d’eurodéputés, selon un nouveau rapport remis en mars à la justice française et révélé le 16 avril par Mediapart.
Pour Le Pen, les pays favorables aux sanctions antirusses doivent aider ceux qui en paient le prix