Comme pressenti depuis plusieurs semaines, le Printemps républicain a apporté son soutien à la candidature d'Emmanuel Macron à sa réélection. Le mouvement politique a l'ambition d'influencer le président sortant sur sur les questions de laïcité.
Le collectif Le Printemps républicain, souvent présenté comme proche de l’ancien Premier ministre Manuel Valls (lui-même soutien d’Emmanuel Macron) et défendant la laïcité, a apporté le 19 mars son soutien officiel à la candidature d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, selon une déclaration à l’AFP de son président Amine El Khatmi.
«Pendant le quinquennat qui s’achève, nous avons été critiques vis-à-vis d’Emmanuel Macron, notamment lors de son discours au collège des Bernardins» – lorsque le président avait dit en 2018 vouloir «réparer le lien entre l’Eglise et l’Etat» – «mais force est de constater», selon Amine El Khatmi, «qu’il y a eu une évolution, notamment avec le discours des Mureaux et la loi contre le séparatisme».
Un soutien avec en ligne de mire les législatives ?
Le président du collectif fait état d’«une situation politique où l’extrême droite est à plus de 30% et la gauche est en ruines», considérant qu’«en responsabilité» le mouvement peut «porter une voix au sein de la majorité présidentielle». Et possiblement des investitures pour les législatives ? «Nous aurons vocation à proposer des candidats aux élections législatives, nous verrons dans quelles conditions ce sera discuté dans la majorité présidentielle», a ajouté Amine El Khatmi.
Longtemps dominé par la figure de son cofondateur, le politiste Laurent Bouvet décédé en décembre 2021, le Printemps Républicain a été l’objet de controverses depuis sa création il y a six ans, notamment accusé d’identitarisme, alors que ses partisans s’en sont fréquemment pris à la gauche pour être selon eux trop conciliante avec l’islamisme.
Satisfecit pour Hidalgo, Roussel et Pécresse
Son président a justifié son refus de soutenir la candidate socialiste Anne Hidalgo en raison «des années d’égarement et d’ un manque de préparation» du Parti socialiste, tout en reconnaissant que le positionnement de la maire de Paris était «irréprochable».
Le satisfecit vaut également pour le communiste Fabien Roussel ou la candidate Les Républicains Valérie Pécresse, pour laquelle le collectif avait appelé à voter lors des élections régionales en 2021. «Mais l’intérêt d’une élection présidentielle, c’est de gagner, pour changer la vie des citoyens», a estimé Amine El Khatmi.
Le président du Printemps républicain a par ailleurs reconnu que «le rôle de poil à gratter» que le Printemps Républicain avait eu depuis six ans «avait atteint ses limites».
De mouvement à parti : le Printemps républicain entend peser sur la présidentielle de 2022