Dénonçant la crise énergétique engendrée par les sanctions «irrationnelles» prises contre la Russie, le président vénézuélien a assuré que son pays était en mesure d'augmenter les volumes d'or noir et de gaz destinés au marché mondial.
«Le Venezuela est prêt et disposé à remplir son rôle et à approvisionner, de manière stable et sûre, le marché du pétrole et du gaz dont l’économie mondiale a besoin», a déclaré le président vénézuélien Nicolas Maduro le 14 septembre, dans le cadre de la visite à Caracas du secrétaire général de l’OPEP, Haitham al-Ghais.
Le chef d’Etat a affirmé que son gouvernement avait «redressé» l’industrie pétrolière, dont la production avait atteint des niveaux historiquement bas après des années de désinvestissement et de manque d’entretien. Celle-ci s’élève désormais à environ 700 000 barils par jour, contre 2,3 millions de barils par jour en 2002.
Nicolas Maduro dénonce des sanctions antirusses «irrationnelles, injustifiées, illogiques»
Le successeur d’Hugo Chavez a condamné la «crise énergétique» générée par les sanctions à l’encontre de la Russie, qu’il a qualifiées d’«irrationnelles, injustifiées [et] illogiques», alors que l’Union européenne vient d’annoncer, par la voix d’Ursula von der Leyen, son intention de maintenir celles-ci et de ne pas chercher «l’apaisement».
En réaction, la Russie, premier fournisseur de l’Europe, a réduit ses livraisons de gaz à plusieurs reprises, suscitant des craintes de pénurie et de hausse des prix. Parallèlement, le G7 a annoncé début septembre sa volonté de mettre en œuvre «urgemment» un plafonnement du prix du pétrole russe. En réponse, le président russe Vladimir Poutine a promis un arrêt de toutes les livraisons de pétrole, mais aussi de gaz et de charbon aux pays qui s’associeraient à cette mesure.
Nicolas Maduro a demandé un «prix juste, équilibré» de 100 dollars le baril et a réitéré son appel aux compagnies pétrolières étrangères à produire au Venezuela. «Nous sommes prêts […] à augmenter la production de pétrole de manière progressive et accélérée, à étendre et à augmenter la production de produits raffinés», a-t-il déclaré.
Commentant la situation du marché mondial, le secrétaire général de l’OPEP Haitham al-Ghais a quant à lui estimé que l’organisation était confrontée aux défis «les plus sérieux, les plus critiques» depuis sa création en 1960. Après sa prise de fonction le 1er août, Haitham al-Ghais avait estimé dans une interview que «la récente hausse des prix du pétrole n’est pas uniquement liée» au conflit ukrainien, et pointé un manque d’investissements dans les capacités de production.
Le Venezuela tente de séduire les investisseurs internationaux
Nicolas Maduro a également fait valoir que «le Venezuela a plus de 50 projets gaziers de premier ordre, avec des études sismiques réalisées et avec toutes les garanties légales pour que les investisseurs internationaux» viennent «produire du gaz au Venezuela et l’amener sur les marchés internationaux».
Les Etats-Unis ont imposé en 2019 une série de sanctions à Caracas, dont un embargo sur le pétrole après la réélection de Nicolas Maduro en 2018 pour un second mandat lors d’un scrutin boycotté par l’opposition. L’administration du président Joe Biden a cependant annoncé en mai 2022 un assouplissement de certaines de ces sanctions et l’octroi de licences à des compagnies pétrolières afin d’opérer au Venezuela, dans la foulée de la visite d’une délégation américaine à Caracas au mois de mars.
Outre la signature d’accords commerciaux avec l’Iran et la Turquie, Nicolas Maduro a aussi lancé ces derniers mois des appels en direction des investisseurs occidentaux. Il a notamment déclaré fin juin que le Venezuela était disposé à accueillir «toutes les entreprises françaises qui voudraient venir produire du pétrole et du gaz».
Crise énergétique : Maduro invite les entreprises françaises à venir extraire du pétrole et du gaz