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L’Equateur expulse l’ambassadeur d’Argentine après la fuite d’une ex-ministre vers Caracas

Une ex-ministre de Correa, condamnée pour corruption, et réfugiée à l'ambassade d'Argentine à Quito (Vénézuéla), s'est enfuie à Caracas. L'Equateur, en réponse, expulse l'ambassadeur d'Argentine. Buenos Aires regrette une décision «incompréhensible».

Coup tonnerre dans les relations diplomatiques entre l’Equateur et l’Argentine le 14 mars après la fuite au Venezuela de Maria de los Angeles Duarte, une ancienne ministre équatorienne (de 2015 à 2017) sous Rafael Correa, recherchée par la justice de son pays. 

Maria de los Angeles Duarte s’est en effet échappée de l’ambassade argentine à Quito où elle avait trouvé refuge depuis août 2020 avec son fils mineur, de nationalité argentine, après avoir été condamnée à huit ans de prison pour corruption.

Des partisans de l'ancien président équatorien Rafael Correa devant le siège de son parti Alianza Pais à Quito (Equateur), le 28 novembre 2017. (Image d'illustration)

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Le gouvernement équatorien avait rapporté le 13 mars dans un communiqué que l’ancienne ministre avait pris la fuite, exhortant l’Argentine à fournir des explications. De son côté, le ministre argentin des Affaires étrangères, Santiago Cafiero, a affirmé que l’ex-ministre équatorienne s’était «échappée» de l’ambassade «sans que le personnel en ait connaissance».

L’ancienne ministre des Transports et des Travaux publics «s’est présentée à l’ambassade d’Argentine à Caracas» le 14 mars, sans préciser comment elle était arrivée là, a annoncé de son côté le ministère des Affaires étrangères argentin.

Considérant  que «le principe de bonne foi et de confiance mutuelle entre les Etats» a été violé, l’Equateur a décidé de déclarer «persona non grata» l’ambassadeur d’Argentine à Quito, Gabriel Fuks, et a rappelé pour consultations son ambassadeur en Argentine, Xavier Monge. 

Réciproquement, l’Argentine a annoncé dans la foulée qu’elle rappelait son ambassadeur en Equateur.

«Le gouvernement argentin a été surpris et profondément attristé par la décision du gouvernement équatorien d’aggraver le désaccord existant sur la situation de Maria de los Angeles Duarte au point de nuire aux relations bilatérales», a réagi le 14 mars au soir le ministère argentin des Affaires étrangères.

«Il n’existe aucune norme internationale qui obligeait les autorités diplomatiques argentines à exercer une garde sur Duarte», a-t-il ajouté, précisant que l’ex-ministre équatorienne «a manifesté ne pas avoir l’intention de se rendre en Argentine à court terme». «Cette situation temporaire ne changera rien à notre profonde appréciation du peuple équatorien», a poursuivi le ministère argentin, regrettant toutefois une décision «incompréhensible». 

Maria de los Angeles Duarte avait été condamnée, au même titre que l’ex-président équatorien Rafael Correa (2007-2017) qui vit en exil en Belgique, et d’autres anciens responsables gouvernementaux, pour son rôle présumé dans un montage de près de 7,6 millions de dollars en pots-de-vin en échange de contrats avec l’Etat, selon le bureau du procureur d’Equateur. Les corréistes dénoncent pour leur part une instrumentalisation de la justice à des fins de persécution politique de la part de leurs adversaires, ce qu’ils qualifient de «Lawfare».

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