France

«L’équilibre politique de la coalition s’est modifié» : le NPA ne rejoindra pas l’alliance à gauche

Le parti de Philippe Poutou a fustigé l'accord passé entre les formations de gauche, contestant le trop grand poids accordé aux candidatures d'une gauche gestionnaire, incarnée selon lui par les socialistes et les écologistes.

Une voix dissonante, alors que les principales formations de gauche (France insoumise, Parti socialiste, Parti communiste, Europe écologie-Les Verts) viennent de valider l’accord pour les législatives de juin : le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a, dans un communiqué publié le 5 mai, annoncé qu’il ne signerait pas l’accord de la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale), en dénonçant notamment un trop grand poids réservé au PS.

«Nous avons […] rencontré l’Union populaire pour tenter d’aboutir à un accord», explique le parti d’extrême-gauche, qui se disait prêt à faire des concessions sur le programme de la nouvelle alliance, jugeant les «mesures suffisantes pour être défendue dans le cadre d’une alliance et même pour soutenir leur mise en œuvre par un gouvernement […] avec Jean-Luc Mélenchon pour Premier ministre».

Le NPA ne se serait vu proposer que cinq circonscriptions, dont aucune n’est gagnable

Cependant, «l’équilibre politique de la coalition s’est modifié progressivement au fur et à mesure des discussions», détaille le communiqué, avec une première inflexion lors de l’accord trouvé avec les écologistes, «très avantageux en termes de circonscriptions offertes», mais aussi source d’affadissement de certains points du programme, notamment sur «la nécessité de ruptures avec l’Union européenne». Mais c’est surtout l’accord noué avec le PS qui a irrité le NPA, «d’abord parce qu’il revient sur plusieurs propositions essentielles», dont une augmentation du SMIC qui ne serait plus immédiate, mais aussi car le PS se voit octroyer 70 circonscriptions, «soit bien plus que la proposition initiale […] d’une répartition à la proportionnelle» entre les différents partis.

Cette gauche qui a gouverné à de nombreuses reprises contre les classes populaires

Au total, «en ajoutant à ces candidatures PS les nombreuses candidatures d’EELV qui ne représentent pas une rupture avec le libéralisme», le NPA regrette que la «marque de cette gauche, qui a gouverné à de nombreuses reprises contre les classes populaires et dirige aujourd’hui bon nombre de villes ou de régions», soit devenue «significative» au fur et à mesure des négociations. «Tout cela constitue pour nous un point de bascule», diagnostique le NPA, estimant que la NUPES ne représente pas le même «espoir de transformation radicale» que la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, «ou alors de façon bien ambiguë et contradictoire».

Législatives : accord entre le Parti communiste et La France insoumise


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Plus prosaïquement, la formation d’extrême-gauche affirme ne s’être vue proposer que cinq circonscriptions, dont aucune n’est gagnable, ni ne correspond à son implantation militante. Une candidature de Philippe Poutou en Gironde a ainsi par exemple été écartée. «Dans les faits, l’Union populaire aurait souhaité une participation du NPA à la NUPES, mais sans possibilité d’existence politique réelle en son sein», dénonce le parti trotskiste.

Le NPA précise cependant qu’il soutiendra, «y compris de façon militante», les candidats «de gauche de rupture» qui seront présentés par la NUPES. En revanche, face à des candidatures qui incarneront «une continuité avec le social-libéralisme», le NPA cherchera à «faire entendre une alternative», ce qui pourrait prendra la forme de candidatures «issues du monde du travail et des quartiers populaires» qui devront incarner «une gauche de combat, indépendante des institutions».

Une position plus subtile à saisir que celle de l’autre formation trotskiste française, Lutte ouvrière (LO), qui n’a pas participé aux tractations électorales. Sa porte-parole, Nathalie Arthaud, n’a pas manqué d’ironiser sur la nouvelle coalition : «L’Union de la gauche est de retour», a-t-elle commenté en référence à la coalition de gauche qui avait permis d’élire François Mitterrand en 1981, tout en comparant le regroupement initié par Jean-Luc Mélenchon à une entreprise de «ravalement de façades», assortie de la mention «Nous déclinons toute responsabilité en cas de déception».




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