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«L’expertise» occidentale sur le conflit ukrainien pourrait mener le monde à une catastrophe nucléaire

Les experts sont complètement déconnectés de la réalité. C’est la raison pour laquelle leur opinion met l’humanité en danger, estime Sergueï Polétaïev.

Cet article a été initialement publié sur RT International par Sergueï Polétaïev, co-fondateur et rédacteur du projet Vatfor.

 

Afin d’évaluer à quel point un expert est professionnel, il faut que ses assertions et ses prévisions initiales soient en lien avec l’état actuel des faits.

En ce sens, il est intéressant de noter qu’aucune des prévisions formulées par les principaux experts occidentaux au sujet du conflit ukrainien ne s’est réalisée, que ce soit aux niveaux militaire, politique, économique ou social. Cependant, depuis deux ans, une tendance s’est développée dans les médias occidentaux : les experts inventent des circonstances «jusqu’alors négligées» pour pouvoir justifier leurs bourdes initiales ; ils sortent de nouvelles prévisions pour ensuite expliquer pourquoi les dernières ne se sont pas réalisées non plus.

Bref, la presse occidentale semble occupée à créer un univers alternatif imaginaire.

Tout cela pourrait paraître amusant, si la plus grande alliance militaire et économique du monde ne construisait sa politique sur la base de ces absurdités, si des centaines de milliers de personnes ne l’avaient payé de leurs vies et si une guerre nucléaire ne se profilait à l’horizon.

Prise de Kiev en trois jours

Si l’on revient en arrière, en 2022, beaucoup se souviennent des déclarations des responsables américains à propos de Kiev : si la Russie attaque, la capitale ukrainienne tombera dans les 72 heures qui suivent. Mais rares sont ceux qui se souviennent des conditions nécessaires pour que cela se réalise : «Une telle attaque tuerait entre 25 000 et 50 000 civils.»

Emmanuel Macron le 7 mars à l'Élysée.

Macron: «aucune limite» au soutien de la France à l’Ukraine

Aucun expert occidental ne doutait que le président russe Vladimir Poutine ne soit disposé à faire de tels sacrifices et personne ne pensait que le plan de la Russie pourrait être réellement différent : au lieu d’attaquer des places publiques et des villes, l’objectif de Moscou consistait à mener une opération militaire précise et à éviter au maximum l’effusion de sang. Lorsque les troupes russes ont débarqué près de Kiev et se sont ensuite repliées, l’Occident a parlé de grande victoire pour l’armée ukrainienne. De fait, cette «victoire» a joué un rôle important dans la décision de fournir davantage d’aide militaire à l’Ukraine.

Une économie en ruine

«Des sanctions infernales» et «une guerre commerciale d’enfer» : ce ne sont que deux des expressions utilisées pour décrire les mesures économiques prises par les États-Unis et leurs alliés contre la Russie. Les experts occidentaux ne doutaient que Moscou fût au bord de l’effondrement économique et du plus grand collapse financier de son histoire. Ils affirmaient que Poutine avait détruit tout ce qu’il avait obtenu au cours de ses 15 années à la tête du pays et que les conséquences à long terme seraient encore plus désastreuses. «L’économie russe a été mise dans des conditions quasi-soviétiques d’isolement presque total de l’économie mondiale», a écrit The Hill.

En fait, c’est tout le contraire qui s’est produit : l’Occident a de facto perdu la guerre économique contre la Russie et n’a même pas été capable de rompre ses propres liens commerciaux avec ce pays. Quant aux pays du Sud, ils ont gardé une attitude amicale et neutre envers Moscou et en ont considérablement bénéficié.

Ceci met en évidence les limites de ce qu’on appelle la «Pax Americana» et la puissance largement exagérée des armes économiques occidentales. Certes, tout cela aurait pu servir de signal aux États-Unis et à leurs alliés pour qu’ils reprennent leurs esprits et changent de cap, mais en vain. Jusqu’à aujourd’hui, les experts occidentaux parlent de la nécessité d’élargir les sanctions contre Moscou et de combler toutes les lacunes. Ces mesures ne feront toutefois qu’entraîner une érosion encore plus grande du système financier mondial basé sur le dollar et le développement de mécanismes économiques internationaux alternatifs.

Une rébellion russe, vaine et impitoyable

Bien des experts occidentaux ont prédit également l’instabilité sociale en Russie : «L’inflation et le chômage augmenteront… Les conditions de vie se dégraderont brutalement. La combinaison des protestations populaires, des machinations des élites, de l’État défaillant, du déclin de la légitimité et de l’isolement international n’aura inévitablement qu’une issue : la destitution de Poutine. Bientôt, le mince fil qui le relie au monde extérieur sera coupé et Poutine se retrouvera vraiment isolé dans son bunker», proclamait un collaborateur de The Hill.

La presse a également prédit des coups d’État. En fait, à cet égard, la Russie a même été comparée au Mali et au Burkina Faso. Certaines publications sont allées jusqu’à déclarer que «chaque jour que l’Ukraine résiste, sape le régime de Poutine».

Ces espoirs ont atteint leur apogée en juin 2023 avec la mutinerie ratée d’Evguéni Prigojine. «Voilà le début de l’effondrement de l’État», prédisait la presse occidentale. Le fait que la mutinerie ait échoué n’a pas rendu les experts étrangers moins enthousiastes – ils évoquaient le putsch manqué de 1991, suivi de la chute de l’Union soviétique seulement quatre mois plus tard. Selon eux, Poutine ne devait pas se réjouir trop tôt : «Ce n’était que le début, pour montrer que Poutine ne contrôle pas le pays, qu’il n’est pas invincible et que si vous avez assez de force, vous pouvez essayer de le vaincre.»

Tout comme Prigojine, ces déclarations sont vite tombées dans les oubliettes, même si l’on continue d’accuser Poutine de subjuguer 140 millions de Russes à l’aide de ses pouvoirs maléfiques. L’Occident, lui, continue de promettre son soutien à l’opposition libérale russe, devenue un groupe de politiciens amateurs et ignorants se chamaillant entre eux, d’autres tentant d’accéder aux subventions étrangères pour le «développement de la démocratie».

Ce comportement est compréhensible. Si l’Occident admettait publiquement que les actions du gouvernement russe vont dans le sens de la volonté de la majorité des citoyens, cela dissiperait le mythe de longue date de la dictature de Poutine et (chose totalement impensable !) ouvrirait la voie à des négociations concrètes entre les deux puissances nucléaires au sujet d’un nouveau système de sécurité internationale.

Une défaite sur le champ de bataille

Au printemps 2022, l’Occident a interprété le retrait des forces russes de Kiev comme un triomphe militaire de l’Ukraine, se disant convaincu que l’armée ukrainienne pourrait facilement l’emporter sur le champ de bataille pourvu qu’elle dispose d’un arsenal suffisant.

Emmanuel Macron et son homologue tchèque Pietr Pavel, le 5 mars à Prague.

À Prague, Macron joue les leaders de la coalition antirusse, appelant les Européens à «ne pas être lâches»

Deux opérations réussies menées par les troupes ukrainiennes dans les régions de Kharkov et de Kherson à l’automne 2022 ont probablement confirmé cette opinion. En fait, les rapports sur ces batailles ressemblaient à un film d’action à petit budget dans lequel les bons battent les méchants d’une manière spectaculaire mais hautement improbable.

Les analystes occidentaux n’ont pas essayé de comprendre les actions du commandement russe, ils n’ont pas vu que les forces russes s’étaient retirées de territoires stratégiquement peu importants. Au lieu de cela, les médias occidentaux ont publié une autre version des événements, plus commode : «Le moral des Ukrainiens est bien plus élevé que celui des Russes. Les Ukrainiens se battent pour leur propre territoire, ils ont vu les atrocités commises par les forces russes dans les zones que ces dernières avaient occupées. L’armée russe, en revanche, a dû faire des pieds et des mains pour remplacer les effectifs qu’elle avait déjà perdus, en recrutant des détenus et des personnes issues des minorités ethniques les plus pauvres pour mener les combats que les Russes pure souche ne semblent pas vouloir mener eux-mêmes.» Ainsi, «la défaite et l’humiliation de la Russie mettront en cause le discours sur les avantages d’un gouvernement autoritaire et pourraient conduire à un regain de confiance en soi de la part des démocraties».

Les médias ont également tiré des conclusions d’une portée considérable : «La Russie a échoué – et continuera de subir des échecs – dans tous ses objectifs de guerre. Le rôle de la Russie a perdu en importance sur la scène mondiale. C’est comme s’il avait mis en lumière la vraie signification et la vraie nature de nos convictions : qu’une agression doit absolument échouer ; qu’il est important d’obéir aux règles internationales.»

Bien entendu, aucune de ces prévisions ne s’est jamais réalisée et il est peu probable qu’elles se réalisent un jour.

L’échec n’est pas une option

Les deux opérations relativement réussies de l’armée ukrainienne (un succès imaginaire près de Kiev et un succès surestimé près de Kharkov et de Kherson) étaient considérées comme les avant-coureurs d’un troisième succès, apparemment décisif. Cette idée a été confirmée par Valeri Zaloujny, alors commandant en chef de l’armée ukrainienne, qui déclarait au journal The Economist en décembre 2022 : «Je sais que je peux battre cet ennemi. Mais j’ai besoin de ressources. Il me faut 300 chars, de 600 à 700 véhicules blindés, 500 obusiers. Ensuite, je pense qu’il est tout à fait réaliste d’atteindre les lignes du 23 février.»

Ces promesses ont encouragé l’Occident à fournir des chars et d’autres équipements militaires à l’Ukraine, qui avait prévu une contre-offensive majeure pour l’été 2023 avec une percée jusqu’à la mer d’Azov afin de couper le corridor terrestre vers la Crimée. Pour l’Occident, il s’agissait d’une affaire réglée, car «le moral des Ukrainiens, leurs généraux et leurs capacités en matière d’armes dépassent ceux de la Russie». Les analystes ont même fait des remarques ironiques envers Moscou, qui serait «sans aucun doute» vaincue. «Les Russes, eux aussi, doivent coopérer en continuant à faire preuve d’un commandement incompétent, d’un moral bas et d’une incapacité à synchroniser la puissance de combat aux points décisifs… Il y aura probablement des erreurs tactiques occasionnelles ou des contretemps opérationnels au cours de la contre-offensive à venir, mais une évaluation minutieuse suggère que les chances sont largement en faveur de l’Ukraine. D’autres combats acharnés nous attendent, mais la fin de la guerre pourrait progressivement se dessiner, et elle semble très prometteuse du point de vue de l’Ukraine.»

Des chars Abrams M1A1 et d'autres véhicules militaires sur des wagons dans une gare de triage à Washington, D.C. (photo d'illustration).

Aide occidentale à l’Ukraine : un char Abrams détruit «dès le premier tir», annonce la Défense russe

Certains diront que le Conseil atlantique est un groupe de néoconservateurs bornés et que des groupes de réflexion militaires expriment sûrement des points de vue plus rationnels. Mais voici ce qu’écrivait le très respecté Modern War Institute de West Point : «La compétence des commandants russes laisse à désirer depuis le début du conflit. En outre, la Russie manque de soldats bien entraînés, elle a épuisé une grande partie de ses stocks de missiles de croisière, elle a dépensé ses munitions plus vite qu’elles ne peuvent être remplacées et a subi un nombre ahurissant de pertes, 100 000 depuis décembre dernier. Enfin, le fait que l’Ukraine puisse surprendre le monde, ne devrait pas être une surprise. Depuis le début de la guerre – alors que la plupart des observateurs pensaient que l’Ukraine tiendrait à peine une semaine – sa volonté de combattre, la résilience de sa société et ses dirigeants ont démontré l’importance cruciale de ces facteurs difficiles à mesurer dans le succès militaire.»

La conclusion n’est guère digne d’un expert militaire sérieux : «L’une des faiblesses communes aux tyrans est l’étrange capacité à s’entourer de flagorneurs, une faiblesse propre à Poutine qui semble avoir pris de l’ampleur au fil du temps.»

Un pas de géant pour l’humanité

La possibilité d’un échec de la contre-offensive ukrainienne n’a, dans une certaine mesure, même pas été envisagée. Les experts ont plutôt discuté de la manière dont la Russie réagirait si la contre-offensive s’avérait «trop réussie» et si Poutine était acculé.

Qu’en est-il des lignes de défense russes ? Les a-t-on remarquées ? Bien sûr, mais cette fois, les analystes se sont convaincus que l’armée russe ne serait pas en mesure de tenir ses positions (ou, comme à Kharkov et Kherson, qu’elle n’essaierait même pas de défendre le territoire). «Le rapport suggère que l’armée russe souffre toujours d’un “moral très bas” et d’un entraînement insuffisant. En outre, des signes indiquent que l’armée russe est confrontée à une pénurie croissante d’obus.» Un expert occidental a tout simplement lancé : «Je ne pense pas qu’ils puissent arrêter les forces ukrainiennes.»

Pendant ce temps, les principaux médias occidentaux ont présenté la contre-offensive ukrainienne comme un événement historique, la comparant au débarquement de Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale, voire à l’alunissage.

S’aligner sur les intérêts des partis

Bien que les problèmes de Kiev aient été évidents dès le début de la contre-offensive, les experts militaires occidentaux sont restés dans le déni jusqu’à l’automne 2023, répétant pendant de nombreux mois que «l’offensive prenait de l’ampleur».

Les problèmes rencontrés par les «guerriers de la lumière» ukrainiens étaient expliqués très simplement : «Poutine a peut-être ordonné au commandement militaire russe de tenir toutes les positions défensives initiales de la Russie pour créer l’illusion que les contre-offensives ukrainiennes n’ont eu aucun effet tactique ou opérationnel malgré le soutien significatif de l’Occident.»

Enfin, c’est Zaloujny qui a fait changer la donne six mois après le début de la contre-offensive, en admettant que l’opération ukrainienne était dans une impasse. «Il est très probable qu’il n’y aura pas de belle percée profonde», a-t-il déclaré.

Au passage, ce n’est qu’après la déclaration du commandant en chef ukrainien que les experts et les médias occidentaux se sont empressés de changer de discours. «Ces dernières semaines, l’Europe est plongée dans la morosité. Entre l’été et l’automne, il est devenu de plus en plus évident que la contre-offensive ukrainienne, dont beaucoup espéraient qu’elle ramènerait la Russie à la raison, est tombée à l’eau.»

En guise de conclusion, voici une citation du responsable de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, qui, en avril 2022, promettait à l’Ukraine une victoire sur le champ de bataille : «Aucune victoire ukrainienne n’est en vue.»

Pas d’autres experts

Ces derniers mois, les analystes occidentaux se sont concentrés sur deux sujets majeurs : l’impasse stratégique sur le front et l’invasion prétendument imminente de l’Europe par Poutine.

La contradiction ne dérange personne : personne ne se soucie d’imaginer comment la Russie, qui, comme ils l’affirment, est prise dans une impasse positionnelle en Ukraine, est censée attaquer l’Europe. L’important est que ces histoires servent un objectif précis : l’armée ukrainienne, confrontée à une crise, a besoin d’une aide urgente pour défendre ses frontières – ces experts «indépendants» fournissent donc des arguments en faveur de la poursuite de l’aide militaire à Kiev.

Quant à la menace imaginaire russe, elle est destinée à augmenter le budget de défense de l’Europe et à faire oublier à la population les erreurs commises précédemment par les atlantistes – qui, après tout, demanderont des explications lorsque l’ennemi sera à la porte et que l’Europe devra être unie !

Ces prétendus experts ne représentent toutefois qu’une petite partie du problème : ils ne font qu’exprimer les opinions fondamentales des sociétés occidentales modernes. Après la victoire dans la Guerre froide (qui n’était pas si différente de la «victoire» ukrainienne près de Kiev), les élites transatlantiques se sont convaincues que leurs points de vue étaient supérieurs et infaillibles. Les valeurs démocratiques et les libertés libérales sont devenues des dogmes, et leurs défenseurs se sont pratiquement transformés en secte totalitaire.

Il n’est plus nécessaire de comprendre les processus internationaux et sociaux, il suffit d’être du «bon côté» de l’histoire. Les premières semaines du conflit russo-ukrainien ont été particulièrement marquantes. Une véritable chasse aux sorcières s’est mise en place, et tous ceux qui sortaient du lot étaient qualifiés d’ennemis de la liberté et de partisans du génocide. Même Henry Kissinger, patriarche des relations internationales, est tombé en défaveur.

Quant aux analystes moins respectés, craignant pour leur carrière ou même leur sécurité, ils ont dû soit se taire, soit suivre la ligne du parti.

Tout intellectuel sait que lorsque les discussions s’arrêtent, les processus de réflexion s’immobilisent également. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui. En l’absence de toute critique, la version la plus commode des événements est rejouée encore et encore, et les faits sont ajustés pour correspondre à la narration. Ce «populisme intellectuel» est complété par la forte confiance de l’Occident dans sa propre propagande et par l’infantilisation généralisée qui a transformé les relations internationales en une sorte d’histoire à la Harry Potter, où les bons sorciers vainquent toujours le mal. Cela explique pourquoi les experts occidentaux sont si déconnectés de la réalité.

Drôle d’histoire, situation effrayante

Le plus gros problème est que les élites occidentales qui sont responsables des décisions politiques et une grande partie de la société occidentale se trouvent dans la même bulle idéologique et informationnelle que les experts. Le triomphalisme libéral est très fort en Occident, et au lieu d’essayer de trouver la cause de la crise afin de la résoudre et de restaurer le système de sécurité international, ces personnes veulent donner des réponses simples à des questions complexes. Ainsi, avec l’aide d’experts obséquieux, les élites occidentales sont parvenues à une conclusion simple : pour garantir un «happy end», il suffit de vaincre le méchant Poutine.

Volodymyr Zelensky et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis le 6 mars 2024 à Odessa.

La Russie frappe une base de drones à Odessa pendant la visite de Zelensky

Entre-temps, comme le veut le «storyline», la confrontation prend de l’ampleur. Malgré la résistance des courageux Ukrainiens, Poutine n’a pas été vaincu dans la «first part». L’intrigue devient donc plus complexe et une «suite» a déjà été annoncée : une grande bataille décisive entre le bien et le mal sur le territoire européen. Poutine attaquera certainement d’autres parties de l’Europe, puisqu’il est le mal absolu. Mais pour la même raison, Poutine ne peut pas gagner, car le bien finit toujours par triompher.

Karl Marx a dit un jour qu’une idée qui s’est emparée des masses devient une force matérielle. L’idée absurde et idiote d’une attaque russe imminente peut déclencher des actions militaires «préventives» en Europe, qui pourraient finalement provoquer une véritable guerre – une guerre qui pourrait devenir nucléaire.

Comme toujours, les experts libéraux occidentaux préfèrent jeter de l’huile sur le feu de la folie plutôt que d’essayer de l’éteindre : nous garantissons qu’aucune publication d’importance ne s’opposera au secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, qui met en garde contre un affrontement direct entre la Russie et l’OTAN. Au contraire, il faut s’attendre à un flot de publications lui faisant écho. Nous nous rapprocherons ainsi un peu plus d’un affrontement direct – et on ne peut qu’espérer qu’il suivra le même schéma que la crise des missiles de Cuba, sans frappes nucléaires.

Il existe cependant un autre scénario. La situation décrite ci-dessus pourrait entraîner non pas une guerre, mais l’effondrement des élites occidentales modernes. Il ne s’agit pas d’une histoire de bien et de mal, mais du fait qu’on ne peut pas indéfiniment nier la réalité et se battre contre des moulins à vent, en trébuchant constamment et en tombant la face dans la boue.

En Europe comme aux États-Unis, les contre-élites prennent de plus en plus de poids, non pas parce qu’elles sont plus gentilles ou plus honnêtes, mais parce qu’un nombre croissant de personnes constatent l’échec idéologique de la classe dirigeante actuelle, ainsi que des experts et des médias qui la soutiennent. Comme le dit le proverbe russe, on ne cache pas une alène dans un sac.

En d’autres termes, les mensonges remontent toujours à la surface.

Il reste donc à espérer que tous ces gens à la belle gueule perdront leur pouvoir politique avant qu’ils ne soient en mesure de déclencher une guerre nucléaire. Dans cette interprétation, il n’y aura peut-être pas de «happy end», mais au moins nous nous en sortirons vivants.

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