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L’impasse politique se prolonge au Liban après l’échec des députés à élire un nouveau président

Alors que le mandat du président libanais Michel Aoun expire le 31 octobre, les députés ont une nouvelle fois échoué à se mettre d'accord sur un candidat alors que le pays peine à vaincre le marasme économique dans lequel il se trouve.

Vers un prolongement de la crise politique au pays du cèdre : les députés libanais ont échoué pour la quatrième fois le 24 octobre à élire un successeur au président Michel Aoun dont le mandat expire le 31 octobre, le Parlement étant clairement divisé en deux camps, celui du Hezbollah pro-iranien et celui de ses opposants.

Le Liban se dirige tout droit vers une vacance présidentielle, faute de candidat à même de recueillir la majorité des voix au Parlement, où aucun camp ne dispose d’une claire majorité. Le député Michel Moawad, qui tente de réunir les voix du camp opposé au Hezbollah, a obtenu 39 votes le 24 octobre, loin des 86 voix nécessaires pour être élu au premier tour. Le fils de l’ancien président René Moawad, assassiné en 1989, a perdu trois voix, alors qu’il a en avait recueilli 42 lors du scrutin précédent le 20 octobre. Cinquante députés ont voté blanc, dont les parlementaires du camp pro-Hezbollah.

Un militant et professeur d’histoire à l’Université libanaise, Issam Khalifé, a obtenu dix voix, notamment celles de députés issus du mouvement de contestation déclenché en octobre 2019 pour réclamer le départ d’une classe politique en place depuis des décennies, accusée de corruption et d’incompétence. 

Compte tenu de ce nouvel échec, une nouvelle session devrait être organisée le 27 octobre prochain à 11 heures, a annoncé le président du Parlement Nabih Berri.

Crise multidimensionnelle 

Comme plusieurs fois par le passé au Liban, le processus d’élection d’un nouveau président pourrait prendre des mois dans un pays miné par les divergences politiques qui empêchent également la formation d’un gouvernement.

L’élection de Michel Aoun avait eu lieu en 2016 après une vacance de 29 mois au sommet de l’Etat, et des dizaines de séances de vote au Parlement pour tenter de parvenir à un consensus sur un candidat.

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En vertu du «pacte national» de 1943, la présidence de la République est réservée à un chrétien maronite, mais les prérogatives du chef de l’Etat ont été fortement réduites depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Ses deux principales fonctions sont en effet la participation à la formation du gouvernement et la convocation et la direction du conseil supérieur de défense. 

«Aucun bloc au Parlement ne peut imposer un président, ni le Hezbollah ni personne d’autre», a déclaré à l’AFP Elias Hankache, député du parti chrétien Kataeb qui soutient René Moawad. Il a déploré un «blocage systématique» de la part du camp du Hezbollah chiite qui a manifesté son hostilité à la candidature de René Moawad.

Depuis 2019, le Liban s’enfonce dans une crise multidimensionnelle. Le pays traverse l’une des pires crises économiques au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, marquée par une inflation galopante, la chute vertigineuse de la livre libanaise, une paupérisation de la population avec plus de 80% vivant sous le seuil de pauvreté et de multiples pénuries de produits de premières nécessités.




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