Invité de la chaîne d’information en continue CNEWS, le patron des magasins Leclerc a avancé qu’une partie de l’inflation sur certains produits comme l’huile de tournesol n’était pas liée au conflit ukrainien mais relevait de la spéculation.
«C’est pipeau !», s’est emporté Michel-Edouard Leclerc, ce 4 mai sur le plateau de la chaîne CNEWS, alors qu’était évoqué un lien entre la hausse des prix de certains produits alimentaires et le conflit militaire en cours en Ukraine.
«L’huile de tournesol qui manque ici aujourd’hui ou qu’on envoie les gens chercher, c’est des graines qui ont été récoltées l’année dernière. Donc c’est de la spéculation, au mieux de l’anticipation et il n’y a pas de raison de laisser les prix partir comme ça à la hausse», a-t-il expliqué.
«L’inflation est une taxe, l’inflation menace les Français», a-t-il ajouté. Il a aussi souligné que cet épisode d’inflation était différent des précédents qu’a pu connaître la France car, selon lui, cela ne se limite pas à quelques produits. «C’est tout le fond de rayon qui bouge, de 2 centimes à 20 centimes, quelques fois à 2 euros. Donc il est important d’installer des facteurs de stabilité pour que les consommateurs puissent garder confiance dans nos enseignes», détaille-t-il.
Convaincu d’avoir tenu un «discours préventif de l’inflation qui arrivait», bien avant les autres, Michel-Edouard Leclerc estime s’être «fait pas mal rentrer dedans» à l’époque. Aujourd’hui, pour tenter d’endiguer le phénomène, il a décidé de créer «un bouclier».
Nous, on ne va pas avaler n’importe quelle hausse […] Nous sommes fondés à négocier et pas gober n’importe quoi
«On a sélectionné 120 articles qui ont déjà fait l’objet de négociations avec les fournisseurs», a-t-il expliqué. «C’est une promesse que l’on fait : ces produits, s’ils devaient augmenter jusqu’à fin juillet, on restituerait l’inflation en tickets, en bons d’achat, en cagnottage».
Cette initiative s’adresse aux «14,8 millions» de Français qui disposent d’une carte de fidélité Leclerc. «C’est un système de comptabilité et de cagnottage qui fait qu’il nous faut un support pour créditer [les bons d’achats promis]», justifie Michel-Edouard Leclerc.
Pour le président du réseau de distribution, il s’agit également de passer un message aux fournisseurs : «Nous, on ne va pas avaler n’importe quelle hausse, on garantit ça aux consommateurs. Nous sommes fondés à négocier et pas gober n’importe quoi.»
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