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L’offensive ukrainienne ralentit sur le front sud, mais le gros des troupes n’a pas été engagé

Alors que Kiev reste silencieux sur sa contre-offensive, la Russie diffuse des images de destruction de matériel. Selon des experts cités par l'AFP, les combats s'annoncent difficiles.

Le ministère russe de la Défense a diffusé ce 15 mai une vidéo de la destruction de blindés ukrainiens dans la région de Zaporojié, ou se déroulent d’âpres combats depuis deux semaines. Les images semblent être celles d’un hélicoptère Ka-52 Alligator, ciblant un char Bradley de fabrication américaine. 

Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, lors d'une visite du bataillon de chars 203 de la Bundeswehr, à Augustdorf, dans l'ouest de l'Allemagne, le 1er février 2023 (photo d’illustration).

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Depuis plusieurs jours, le front évolue peu. De violents combats ont eu lieu récemment au sud-est de Zaporojié, dans le saillant de Vremivka, où le village de Makarivka a changé de mains près d’une demi-douzaine de fois en 48 heures. Le 13 au soir, Rybar confirmait le retrait russe de la localité et la difficulté pour les Ukrainiens à avancer plus avant. Des tentatives sont aussi signalées dans les environs de Bakhmout. 

Volodymyr Zelensky avait admis le 12 juin au soir que la contre-offensive dans le sud et l’est pour libérer des territoires occupés par la Russie était «difficile», mais qu’elle progressait, revendiquant la prise de sept villages en deux semaines de combats. Aucune nouvelle annonce n’est intervenue depuis.

La Russie, de son côté, affirme tenir ses lignes, empêcher toute percée et infliger de lourdes pertes humaines et matérielles à Kiev. Le 13 juin, lors d’une réunion avec des correspondants de guerre, Vladimir Poutine jugeait celles-ci «catastrophiques», déclarant au passage que l’armée russe frappait aussi lourdement la profondeur ukrainienne et ironisant sur le fait que les chars Leopard et Bradley fournis par l’Allemagne et les Etats-Unis à Kiev «brûlaient bien». Les forces russes ont de surcroît diffusé les images de la capture de blindés.

Attente d’une percée ou hésitations ukrainiennes ?

Selon Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES), cité par l’AFP, l’Ukraine maintiendrait en retrait du front 13 brigades mécanisées, deux brigades blindées ainsi que trois brigades parachutistes et d’assaut aéromobiles, soit 15% de son armée, avec des brigades d’environ 3 000 hommes. 

Néanmoins, les combats s’annoncent difficiles, avec «75 brigades pour les Ukrainiens, 65 pour les Russes en Ukraine et près de la frontière», relève l’expert. Avant d’ajouter : «Le différentiel n’est pas énorme.»

L'offensive ukrainienne ralentit sur le front sud, mais le gros des troupes n'a pas été engagé

© RT en français La contre-offensive ukrainienne suit plusieurs axes.

L’objectif ukrainien reste incertain. Les villes de Melitopol et Tokmak (sud), voire Lougansk (est) représentent des objectifs militaires. Politiquement, la Crimée rattachée à la Russie en 2014 et le Donbass seraient plus symboliques, mais difficilement atteignables. 

Alors que le temps semble jouer en faveur de la Russie, le Soufan Center, spécialisé dans les questions de sécurité et basé à New York, est lui aussi prudent. «La fenêtre de succès de la contre-offensive de l’Ukraine est limitée, au mieux», écrit-il dans une analyse le 14 juin. Après 16 mois de guerre, le président Zelensky, sous perfusion d’aide militaire, doit prouver aux Ukrainiens et à ses soutiens occidentaux sa capacité à faire reculer Moscou.

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