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L’ONU et Damas s’accordent pour acheminer l’aide humanitaire aux zones tenues par les islamistes

L'ONU a annoncé un accord avec Damas pour reprendre son assistance humanitaire aux zones djihadistes du nord de la Syrie depuis la Turquie, provoquant les craintes d'ONG qui voulaient garder Damas à l'écart de ce processus.

Le passage de Bab al Hawa, à la frontière turco-syrienne (image d'illustration).

Damas pose ses conditions à l’ONU pour permettre l’aide aux zones tenues par les djihadistes

En vertu d’un mécanisme mis en place en 2014, Bab al-Hawa constituait le dernier poste frontière avec la Turquie par lequel l’ONU pouvait acheminer nourriture, eau et médicaments, sans autorisation préalable des autorités syriennes, aux zones contrôlées par les djihadistes.

Mais le 11 juillet, après un veto de la Russie, alliée de la Syrie, au Conseil de sécurité, le mécanisme qui permettait à l’ONU de se dispenser de l’autorisation de Damas n’a pas été renouvelé, Moscou et Damas dénonçant un moyen de soutenir les rebelles djihadistes.

Le gouvernement syrien avait alors posé ses propres conditions pour que l’aide soit acheminée pendant six mois. Damas avait demandé que l’ONU coopère pleinement avec lui, et ne communique pas avec les organisations terroristes, en référence au groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ancienne branche locale d’Al-Qaïda), qui contrôle Bab al-Hawa.

«Le secrétaire général salue l’accord conclu (…) entre l’ONU et le gouvernement syrien sur la poursuite de l’utilisation pendant les six prochains mois du poste-frontière de Bab al-Hawa», a déclaré dans un communiqué le 8 août au soir le porte-parole du secrétaire général de l’ONU.

L’accord fait suite à une entente entre le responsable onusien pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, et Damas pour que l’ONU et ses partenaires continuent à fournir une assistance avec «l’engagement de toutes les parties» qui «préserverait l’indépendance opérationnelle de l’ONU», indique le communiqué.

Victoire pour Damas

L’ONG International Rescue Committee (IRC) a exprimé ce 9 août «la crainte» que l’accord ait «un impact sur la capacité des organisations humanitaires, et en particulier des ONG syriennes, à opérer efficacement». Les Casques blancs, opposants controversés à Damas, ont regretté cet accord.

Selon l’ONU, la Syrie aurait besoin d’au moins 15 milliards de dollars pour se remettre du séisme du 6 février, qui a fait près de 6 000 morts dans ce pays. ONG et opposants au gouvernement de Bachar al-Assad avaient alors critiqué la lenteur de l’arrivée de l’aide onusienne dans les zones rebelles du nord et du nord-ouest de la Syrie où vivent plus de quatre millions de personnes.

L’ONU a annoncé l’accord quelques heures seulement après avoir déclaré que Damas avait prolongé de trois mois l’utilisation de deux autres points de passage avec la Turquie, Bab al-Salama et al-Rai, ouverts exceptionnellement à la suite du séisme dévastateur.

Le Conseil de sécurité avait voté en 2014 une résolution sur un mécanisme d’utilisation de quatre postes-frontières pour faire passer l’aide aux régions rebelles. Sous la pression de la Russie, seul le poste de Bab al-Hawa avec la Turquie était resté opérationnel depuis 2020. Damas dénonce régulièrement le mécanisme transfrontalier de l’ONU, le considérant comme une violation de sa souveraineté.

 

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