Economie

L’Opep+ maintient sa décision de réduire la production de pétrole d’ici la fin 2023

Les pays producteurs de pétrole de l'Opep+ ont maintenu ce 4 décembre leur quotas de production dans un climat très incertain, à la veille de l'entrée en vigueur de nouvelles sanctions visant le brut russe.

Les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) conduits par Riyad, et leurs dix alliés emmenés par Moscou, ont convenu ce 4 décembre de garder le cap décidé en octobre d’une réduction de deux millions de barils par jour jusqu’à fin 2023. 

Un tanker devant la raffinerie d'Anacortes dans l'Etat de Washington aux Etats-Unis (image d'illustration).

Moscou n’acceptera pas le plafonnement du prix du pétrole russe, prévient le Kremlin

Un communiqué de l’Opep+ a confirmé le maintien de la précédente décision, qui avait été prise pour soutenir les cours et avait suscité l’ire de la Maison Blanche soucieuse de faire baisser les prix à la pompe.

Depuis, les cours des deux références mondiales de l’or noir ont perdu du terrain et se situent entre 80 et 85 dollars, loin de leurs sommets à plus de 130 dollars atteints en mars après le début de l’opération militaire russe en Ukraine. 

Ce qui, de «de manière rétrospective», valide notre stratégie, se félicite l’organisation. C’était «la ligne de conduite à adopter pour stabiliser les marchés», argue-t-elle. Le prochain rendez-vous a été fixé au 4 juin 2023, mais le groupe s’est dit prêt à se réunir «à tout moment» d’ici là pour prendre des «mesures supplémentaires immédiates» si besoin.

Le plafonnement du prix du pétrole russe par l’UE, le G7 et l’Australie en toile de fond 

La décision, largement anticipée, a été rendue après une rapide réunion par visioconférence, l’alliance renouant avec ses habitudes prises pendant la pandémie de Covid-19 après une exceptionnelle réunion début octobre à Vienne, siège de l’organisation.

Une raffinerie de pétrole du producteur de pétrole russe Gazprom Neft dans la périphérie sud-est de Moscou (image d'illustration).

Energie : plafonner le prix du pétrole russe peut conduire à une pénurie, prévient Moscou

La Russie est vent debout contre le plafonnement du prix de son pétrole que l’Union européenne, le G7 et l’Australie ont prévu de mettre en place le 5 décembre «ou très peu de temps après dans le cadre de sa politique de sanctions contre Moscou depuis son offensive en Ukraine. C’est aussi ce jour-là que débute l’embargo de l’UE sur le brut russe acheminé par voie maritime, qui va supprimer les deux tiers de ses achats à Moscou. 

Le cours du baril de brut de l’Oural évolue actuellement autour de 65 dollars, soit à peine plus que le plafond de 60 dollars, impliquant un effet limité à court terme. Mais le Kremlin a prévenu qu’il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui adopteraient ce mécanisme. 

Une position réaffirmée ce 4 décembre par le vice-Premier ministre russe en charge de l’Energie, Alexandre Novak. Cité par les agences de presse russes, il a affirmé que la Russie travaillait «sur des mécanismes pour interdire l’utilisation de l’outil de plafonnement, quel que soit le niveau fixé».

«Une telle ingérence ne peut que provoquer une plus grande déstabilisation du marché et une pénurie de ressources énergétiques», a-t-il prévenu. 

Faire face à une baisse des prix

Autre élément qui a joué dans la décision de l’Opep+ selon un expert d’UBS cité par l’AFP, «un certain allègement» des strictes restrictions sanitaires en Chine, de nature à atténuer les inquiétudes du marché. La demande de ce pays, qui est le premier importateur de brut au monde, est scrutée par les investisseurs, et le moindre signe de ralentissement de l’économie ou de regain épidémique se répercute directement sur les cours. 

Dans ce contexte morose et devant les craintes d’une récession mondiale, le Brent de la mer du Nord et son équivalent américain, le WTI, ont chuté d’environ 8% depuis la dernière réunion de l’alliance début octobre.

La Chine entend renforcer son partenariat énergétique avec la Russie

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