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Lopez Obrador : «Le Mexique est plus sûr que les Etats-Unis»

Le président du Mexique affirme que son pays est plus sûr que les Etats-Unis et que la vague médiatique qui pointe l'insécurité sur le territoire mexicain fait partie d'une campagne de dénigrement de la part de politiciens conservateurs américains.

Lors d’une conférence de presse le 13 mars, le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador (surnommé «Amlo») a estimé que «le Mexique est plus sûr que les Etats-Unis» et que s’il n’en était pas ainsi, «tant d’Américains ne viendraient pas vivre à Mexico et dans tout le pays».

Une déclaration qui survient quelques semaines après l’enlèvement dans la ville frontalière de Matamoros de quatre Américains dont deux ont été tués. Un événement largement relayé par les médias étasuniens qui ont pointé l’insécurité au Mexique.

«Le Mexique est plus sûr que les Etats-Unis. Il n’y a aucun problème à voyager en toute sécurité à travers le Mexique. C’est quelque chose que les citoyens américains savent aussi, tout comme nos compatriotes mexicains qui vivent aux Etats-Unis», a déclaré «Amlo» lors de son point de presse quotidien du matin.

Le président réagissait ainsi aux alertes émises aux Etats-Unis concernant les voyages au Mexique. A titre d’exemple, le département d’Etat américain a exhorté les citoyens étasuniens à ne plus se rendre dans six des 32 Etats mexicains.

Ce que la plupart des médias veulent, c’est créer une perception d’insécurité pour dire “Le gouvernement populiste, communiste, caudillo, messianique de Lopez Obrador ne fonctionne pas”

Lopez Obrador a ainsi qualifié ces alertes de «paranoïa», de «double discours» et de «campagne contre le Mexique par des politiciens conservateurs aux Etats-Unis qui ne veulent pas que le pays continue à se transformer pour le bien des Mexicains». S’il a reconnu un certain niveau de violence dans son pays, Lopez Obrador a fustigé «une manipulation pure et vile». 

«Allez à Cancun. Savez-vous combien de vols atterrissent et décollent chaque jour ? Plus de 700 vols. Les touristes arrivent à Cancun comme jamais auparavant. Donc, c’est juste une question politique, ou plutôt politicienne, que nous devons continuer à affronter», a-t-il commenté. «Ce que la plupart des médias veulent, c’est créer une perception d’insécurité pour dire “Le gouvernement populiste, communiste, caudillo, messianique de Lopez Obrador ne fonctionne pas”» a-t-il encore ajouté.

Le président a par ailleurs pointé le trafic de drogue aux Etats-Unis. Un problème qui, selon lui, est passé sous silence par les médias qui «ne parlent pas des cartels» aux Etats-Unis.

«Les médias ne parlent pas des cartels aux Etats-Unis, comme si la drogue arrivait dans les sous-marins, maintenant que les ballons sont à la mode, des tonnes de drogue sont descendues aux Etats-Unis avec des martiens», a-t-il raillé.

«Nous ne recevons d’ordres de personne»

Les Américains kidnappés se rendaient dans la ville frontalière mexicaine de Matamoros début mars lorsqu’ils ont été attaqués par des hommes armés soupçonnés d’être liés au cartel du Golfe, rapporte CNN. Deux des Américains et un passant mexicain sont morts dans l’attaque. Le 10 mars, le ministère de la Sécurité publique du Texas a conseillé aux résidents d’éviter de se rendre au Mexique pendant les vacances de printemps, invoquant le risque de violence des cartels.

La semaine dernière, Lindsey Graham, sénateur républicain de Caroline du Sud d’où sont originaires les victimes de l’attaque de Matamoros, a déclaré qu’il prévoyait de présenter une législation qui désignerait les cartels comme des organisations terroristes étrangères et autoriserait l’armée américaine à opérer au Mexique pour démanteler les laboratoires de drogue, qui sont généralement gérés par de telles organisations criminelles, rapporte encore CNN.

Lopez Obrador a qualifié cette initiative d’«offense au peuple mexicain» et de «manque de respect pour [son] indépendance». «Nous ne sommes pas un protectorat ou une colonie des Etats-Unis. Le Mexique est un pays libre, indépendant et souverain. Nous ne recevons d’ordres de personne», avait lancé «Amlo».

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