L'opposition est vent debout contre le chef de l'Etat à la suite de son appel à la «sobriété» énergétique, sous la menace d'un rationnement. La droite le met face à ses «choix politiques désastreux», la gauche lui reproche de se tromper de cible.
Après le Premier ministre, Emmanuel Macron a agité la menace des rationnements cet hiver, demandant aux Français d’«être au rendez-vous de la sobriété» en réalisant 10% d’économies énergétiques.
«La solution est dans nos mains», a déclaré Emmanuel Macron devant la presse ce 5 septembre, appelant à changer les comportements comme celui de «mettre la climatisation un peu moins fort» ou encore «le chauffage un peu moins fort que d’habitude» lorsqu’il fera froid, citant précisément la température de 19 degrés.
«Si nous savons collectivement nous comporter de manière plus sobre et faire des économies d’énergie partout, alors il n’y aura pas de rationnement et il n’y aura pas de coupures», a-t-il encore souligné.
Un discours contre lequel les oppositions – de droite ou de gauche – sont montées au créneau. La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, Marine Le Pen, a ainsi accusé le chef de l’Etat de faire au payer aux Français ses «choix politiques désastreux» : «Avant d’en appeler à l’effort des Français, Emmanuel Macron devrait présenter ses excuses et rappeler la responsabilité immense qui est la sienne dans la crise énergétique. Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est avant tout à cause de ses choix politiques désastreux.»
Avant d’en appeler à l’effort des Français, Emmanuel Macron devrait présenter ses excuses et rappeler la responsabilité immense qui est la sienne dans la crise énergétique. Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est avant tout à cause de ses choix politiques désastreux.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 5, 2022
«La bêtise la moins évidente c’est celle que l’on ne dit pas !», a réagi l’eurodéputé Gilbert Collard en référence à une phrase du discours d’Emmanuel Macron, selon qui «la meilleure énergie, c’est celle que l’on ne consomme pas».
#Macron dans un grand moment déclare : « La meilleure énergie, c'est celle que l'on ne consomme pas. »
Et la bêtise la moins évidente c'est celle que l'on ne dit pas ! pic.twitter.com/EnzpULYOUT— Gilbert Collard (@GilbertCollard) September 5, 2022
Une phrase qui a également fait sortir de ses gonds l’ancienne ministre LR Nadine Morano, qui a mis en cause la politique nucléaire du chef de l’Etat : «N’oubliez jamais que la sobriété énergétique qui vous est imposée c’est à cause de lui et de Hollande qui ont massacré notre filière nucléaire qui nous assurait une abondance énergétique à des tarifs les meilleurs d’Europe !»
Cette phrase est dingue ! N’oubliez jamais que la sobriété énergétique qui vous est imposée c’est à cause de lui et de Hollande qui ont massacré notre filière nucléaire qui nous assurait une abondance énergétique à des tarifs les meilleurs d’Europe ! https://t.co/BpylJDx9GX
— Nadine Morano (@nadine__morano) September 5, 2022
Du côté de la France insoumise, la député Mathilde Panot s’est demandée «si quelqu’un [pouvait] lui [donner] la définition de “précarité énergétique” ?», en référence à ses appels à baisser la climatisation ou à limiter le chauffage.
Quelqu’un lui donne la définition de « précarité énergétique » ? https://t.co/ZGyA3GnHSH
— Mathilde Panot (@MathildePanot) September 5, 2022
«La très grande majorité des gens n’ont pas la clim et des millions de personnes dans ce pays n’arrivent pas à se chauffer du fait de logements vétustes. Toujours montrer du doigt les mêmes pendant que la bourgeoisie crame la planète à coups de trajets en jets inutiles. Minable», a également commenté à ce sujet le député de la NUPES Thomas Portes.
La très grande majorité des gens n’ont pas la clim et des millions de personnes dans ce pays n’arrivent pas à se chauffer du fait de logements vétustes. Toujours montrer du doigt les mêmes pendant que la bourgeoisie crament la planète à coups de trajets en jets inutiles. Minable. https://t.co/GBZHJRzDrd
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) September 5, 2022
Emmanuel Macron avertit de «la fin de l’abondance» et «de l’insouciance», les oppositions fulminent