Plusieurs législateurs républicains et démocrates veulent sanctionner les pays qui ont récemment normalisé leurs relations avec Damas.
Le revirement des pays arabes à l’égard de la Syrie n’est guère apprécié à Washington. Des législateurs républicains et démocrates ont même proposé une loi pour s’opposer au retour d’Assad au sein de la Ligue arabe. Intitulé l’Assad Anti-Normalization Act, ce texte coercitif menace les «gouvernements qui envisagent une normalisation avec le régime Assad», selon un communiqué de presse du bureau du représentant américain Joe Wilson, co-auteur du document.
Des sanctions contre les pays qui normalisent leurs relations avec Damas ?
«Les États-Unis doivent utiliser tous leurs moyens de pression pour mettre fin à la normalisation avec Assad», a également insisté Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères, à propos du projet de loi, qu’il a co-signé. Cette initiative prévoit notamment «de nouvelles sanctions contre toute forme d’investissement dans les territoires contrôlés par le régime d’Assad», les élus américains restant «déterminés à faire en sorte que le peuple syrien reçoive justice».
Cette proposition de loi vise de surcroît à surveiller les relations diplomatiques entre certains Etats et la Syrie. Pour aller encore plus loin dans la coercition, si la loi est appliquée, le gouvernement américain devrait mettre en place une stratégie visant à isoler Damas pour une durée minimum de cinq ans.
Enfin, les législateurs américains souhaitent garder un œil sur les avancements législatifs de l’ONU pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux régions syriennes tenues par les opposants à Damas.
Le jusqu’au boutisme de Washington sur le dossier syrien
Depuis le début du conflit qui a ravagé la Syrie, Washington a tout fait pour chasser Assad du pouvoir. Via l’opération clandestine Timber Sycamore, les Etats-Unis ont financé et armé des mouvances djihadistes en Syrie pour renverser le gouvernement syrien. Ils se sont notamment appuyés sur les subsides des pétromonarchies.
Depuis juin 2020, la Maison Blanche est allée encore plus loin en imposant une série de sanctions économiques visant à isoler le pays. Cette mesure, le Ceasar Act, empêche de facto les entreprises syriennes de commercer avec l’extérieur. Les troupes américaines sont également présentes à l’est de l’Euphrate et empêchent le gouvernement syrien de mettre la main sur les ressources pétrolières de son pays, dans la région d’Al Tanf.
A la suite des succès militaires d’Assad avec le soutien russe et iranien, les pays arabes ont néanmoins commencé à reprendre la route de Damas. Plusieurs capitales, notamment Alger, Mascate, Abou Dhabi, ont commencé à militer pour un retour de la Syrie dans le giron de la Ligue arabe.
Le terrible séisme qui a ravagé une partie de la Syrie en février 2023 a vu un vent de solidarité panarabe, qui a accéléré une reprise des contacts diplomatiques. Le 7 mai dernier, Damas a été officiellement réintégré au sein de l’organisation régionale et participera au prochain sommet le 19 mai à Riyad.
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